parmak.jpg (518 octets)Quotidien du Médecin 19/11/03 : le congrès de la FPS*

La France pourrait recruter de nouveaux médecins étrangers en juin 2004

Alors qu'en théorie la France ne peut plus faire travailler les médecins à diplôme étranger arrivés sur son sol depuis juillet 1999, le ministère de la Santé s'est engagé auprès de la Fédération des praticiens de santé (FPS) à organiser avant l'été 2004 la première session d'une nouvelle procédure de recrutement. Environ 3 000 médecins sont concernés.

La Fédération des praticiens de santé (FPS) a rencontré à deux reprises la semaine dernière le ministère de la Santé pour tenter de faire avancer un dossier « en attente depuis dix-huit mois » : celui de la mise en place de la nouvelle procédure de recrutement des médecins diplômés hors de l'Union européenne.

« Le ministère a pris plusieurs engagements à ce sujet, et a promis que la nouvelle procédure de recrutement serait sur pied avant l'été prochain », a rapporté le Dr Hani-Jean Tawil, le délégué général du syndicat, lors de son 7e congrès, samedi. Le représentant de la DHOS (direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins, au ministère de la Santé), convié au congrès, ne s'est pas déplacé. Le Dr Tawil, « très déçu », espère qu'il ne s'agit pas d'un signe de remise en question du processus. « D'un côté, on sent une volonté de faire aboutir la nouvelle procédure de recrutement, mais de l'autre, cela traîne », constate-t-il à regret. Voulant croire en la bonne foi des pouvoirs publics, le Dr Tawil a expliqué à l'assistance les modalités de déroulement du nouvel examen telles que le ministère les lui a présentées quelques jours plus tôt.
La tutelle s'est engagée afin que le décret sorte en début d'année de manière à ce que la première session puisse se tenir en juin 2004. Seront concernés par ce nouvel examen, pas loin de 3 000 praticiens, en majorité tous ceux qui sont arrivés en France après juillet 1999, mais aussi ceux qui, arrivés avant cette date, ne sont pas parvenus à régulariser leur situation.
Le concours, composé d'une étude de dossier et de trois épreuves écrites spécifiques à chaque spécialité (langue française, questions scientifiques et questions pratiques), sera organisé une fois par an. « Les quotas par spécialité seront connus avant chaque concours, il s'agira d'un outil de régulation ponctuel des problèmes démographiques », explique le Dr Jamil Amhis, président de la FPS. En théorie, l'examen sera ouvert à toutes les spécialités ; mais la FPS, méfiante, attend une confirmation du ministère.
Chaque candidat aura deux chances. Les reçus occuperont un poste d'assistant pendant trois ans, puis repasseront devant la commission qui leur délivrera l'autorisation d'exercer la profession. Ceux qui se destinent à la médecine générale s'en tiendront là. Les autres demanderont ensuite une autorisation d'exercice de la spécialité, et pourront, dans un troisième temps, s'installer en ville ou passer le concours de PH. En cas de double échec au concours, c'est simple, explique le Dr Tawil : « Ceux arrivés après juillet 1999 n'auront pas le droit d'exercer la médecine en France, ils devront rentrer chez eux. Les autres pourront finir leur carrière en tant qu'associé. » Le délégué général de la FPS défend cette idée : « Le concours ne doit pas être une grande porte ouverte, il doit être basé sur la compétence, car derrière, il y a une reconnaissance. »
La FPS espère que le directeur de la DHOS, Edouard Couty, sera en mesure de confirmer toutes ces informations lors d'une prochaine entrevue, prévue le 8 décembre. Faute de quoi, une radicalisation de sa position est à prévoir, a annoncé son président.

Delphine CHARDON