Le Quotidien de médecin du 24/07/2003    

Le nouveau mode de recrutement des médecins à diplôme étranger à l'étude 

Un projet de décret organise les nouvelles conditions du recrutement des médecins - mais aussi des dentistes, des sages-femmes et des pharmaciens - diplômés hors de l'Union européenne.

Alors qu'en théorie il n'existe plus depuis le début de l'année aucun moyen d'intégration dans le système de soins français de ces médecins dits à diplôme étranger le texte en préparation institue chaque année, dans des disciplines ou spécialités changeant d'une fois sur l'autre et pour un nombre de places variant selon les besoins, des « épreuves de vérification des connaissances ».

Détenteurs d'un diplôme, certificat ou autre titre sanctionnant une formation de spécialiste (le détail des conditions requises sera fixé par arrêté), les candidats, précise le projet de texte, ne pourront pas se présenter plus de deux fois au nouvel examen. Celui-ci comportera quatre volets : une épreuve de vérification des connaissances fondamentales, une épreuve pratique, une épreuve consacrée à la déontologie et à la législation et une épreuve écrite de maîtrise de la langue française. Sauf cette évaluation du niveau de français, l'examen nouveau ressemble beaucoup aux épreuves d'aptitude à la fonction de PAC (praticien adjoint contractuel) qui se sont tenues jusqu'à l'an dernier et ont permis de donner un statut à quelque 5 000 médecins à diplôme étranger. Plusieurs questions restent toutefois en suspens. Quel sera le statut des lauréats des futures épreuves ? Un sort sera-t-il fait à ceux qui étaient présents dans les hôpitaux français avant 1999 et que le système jusqu'à présent en vigueur n'a pas permis d'intégrer ? La FPS (Fédération des praticiens de santé), qui souhaite que les médecins reçus deviennent « assistants spécialistes » et que le dispositif prévu tourne en surrégime les premières années pour que puissent y accéder les centaines de spécialistes en attente, déplore le flou du projet gouvernemental. Elle continue par ailleurs à défendre ceux d'entre les médecins diplômés hors d'Europe devenus PAC puis PH (praticiens hospitaliers) et qui n'ont toujours pas de poste correspondant à leur qualification. La procédure de transformation de postes étant bloquée dans de nombreuses régions - et notamment en Ile-de-France -, la FPS conseille à tous les médecins victimes de cette situation de demander à leur CME la transformation de leur poste de PAC en poste de PH mi-temps provisoire. Tour de passe-passe qui leur assurera le même salaire qu'aujourd'hui... tout en travaillant moins. K. P.