Membre de l'INPH                                         

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Notre Président, le Dr J. AMHIS a adressé un courrier (24 novembre 2003) au Président de la République...*

Lettre du Président à Mr Mattei, le 17 novembre 2003. Cliquez ici...*

Gréve du Mardi 16 décembre 2003

Plusieurs citations dans le média :

AFP, Reuters, Le Monde, Le Parisien, Le Figaro, La Libération, Le Quotidien du Médecin, France Info, France 2 et 3, La Provence…

Voici quelques extraits

 

Le Figaro 17 décembre 2003

Des médecins étrangers indispensables mais sous-payés
Marie-Christine TABET

Ils sont 3 000 à assurer un grand nombre de gardes

 La Fédération des praticiens de santé (FSP) avait hier appelé les quelque 3 000 médecins à diplôme étranger à une grève des soins non urgents. Hier, la FSP aurait reçu un projet de décret du cabinet du ministre de la , Santé, Jean-François Mattei pour ouvrir de nouveau le recrutement de ces médecins.

 Dans la profession, on les ap­pelle les « bonnes à tout faire de l'hôpital ». Ils sont algériens, marocains, tunisiens, russes, sy­riens ou ukrainiens. Médecins diplômés dans un pays étranger à l'Union européenne, ils tra­vaillent dans les hôpitaux fran­çais. Ils ont observé une journée de grève car depuis la fin de l'an­née 2001, ces médecins n'ont plus aucun moyen pour régula­riser leur situation. Le décret d'application de la loi Kouchner de juillet 1999, qui devait ouvrir des quotas par spécialités chaque année, n'est toujours pas publié. Les rangs de ces « sans grades de l'hôpital» gros­sissent et la colère monte.

Ils étaient quelque 8 000 dans le milieu des années 1990. Les lois de 1995 et 1999 de Sin1one Veil et de Bernard Kouchner de­vaient régler définitivement le problème. En fait, elles ont per­mis aux trois quarts d'entre eux de régulariser progressivement leur situation. Mais près de 2 000 seraient, selon les chiffres des syndicats, restés sur le car­reau. Ils auraient échoué aux examens qui leur étaient ou­verts entre 1996 et 2001 pour obtenir le droit d'exercer nor­malement en France, et conti­nuent à vivoter sur des statuts précaires, sous-payés par rap­port à leurs homologues passés sur les bancs de l'université française. « Ce qui ne signifie pas pour autant qu'ils n'avaient pas le niveau, raconte un ancien conseiller du cabinet Kouchner. Les épreuves  n'étaient pas toujours adaptées et leurs modes de vie ne leur permettaient pas d'être en condition de réussir.» D'autres, arrivés plus récemment, travaillent à la lisière de la légalité.

Tout le monde croyait - ou fai­sait semblant de croire -la ques­tion réglée avec l'interdiction faite par la loi CMU (couverture maladie universelle) de recruter les médecins à diplôme étranger qui n'avaient pas travaillé en France avant juillet 1999. Las, face au manque d'internes ou de praticiens dans certaines spé­cialités pour assurer les gardes et à la pression des candidats étrangers pour rester en France, les hôpitaux ont continué à les faire entrer... par la petite porte. Les syndicats, comme le conseil de l'Ordre des médecins, éva­luent le nombre de ces recrues récemment arrivées à au moins 1 500. Pour la plupart, ce sont de jeunes médecins étrangers ve­nus faire une attestation de for­mation spécialisée en France. Pendant la durée de leurs études, ils se font embaucher en tant que FFI (faisant fonction d'interne) dans les hôpitaux. Puis ils restent. A l'instar de Ma­lik, ce jeune médecin tunisien arrivé en France en 2001 pour faire une spécialité d'orthopédie. Depuis, il exerce dans un établis­sement parisien sous la respon­sabilité de son chef de service. « Je travaille sous des contrats de six mois renouvelables, ex­plique-t-il. Et je sais très bien que tout peut s'arrêter du jour au lendemain. Normalement, je n'ai pas le droit de travailler en France. »

Autre cas, dans la région Rhône-Alpes, où Karim a décro­ché un poste d'attaché entre 2001 et 2003. « La Dass a mis fin à cette situation en début d'année, raconte-toi !. Elle a obligé mon chef de service à ou­vrir le poste à un interne fran­çais. » Depuis, Karim, titulaire d'une carte de résident de dix ans, s'est inscrit à la faculté de Grenoble. En novembre il a obtenu cinq gardes de 24 heures. Certains mois, il n'en décroche que deux. Cet Algérien d'origine est venu en France à la fin des années 1980 avec un statut d'étudiant. Médecin di­plômé de la faculté d'Alger, il est reparti quelques années dans son pays. En 1993, les troubles politiques qui secouent l'Algérie et les mauvaises conditions d'exercice le conduisent à reve­nir en France avec sa femme et ses enfants. Depuis, c'est la ga­lère. « J'ai même été agent d'entretien pour 7 000 francs par mois dans une société de nettoyage, avoue Karim. Je me tenais au courant des publica­tions scientifiques en surfant sur Internet. ».

Le dossier est d'autant plus difficile à régler qu'il soulève des questions politiques impor­tantes. « On maintient un nu­merus clausus bien en dessous des besoins réels, des jeunes étudiants en France sont re­merciés, des médecins de plus de 65 ans invités à partir à la retraite, analyse le docteur Col­son du conseil de l'Ordre. Et, par ailleurs, on intègre progres­sivement des médecins à di­plôme étranger ! »

L'augmentation programmée du numerus clausus ne permet­tra cependant pas de combler le manque des années 2005 à 2010, et le recours aux quotas s'impose progressivement. «Aujourd'hui le manque de mé­decins paraît évident, explique un spécialiste du dossier. Mais il y a quelques années encore, les avis étaient partagés.. les réflexions autour de la place du généraliste, du rôle des spécia­listes faisaient varier considé­rablement les évaluations en termes de démographie médi­cale. » Certains médecins avaient également peur de voir arriver en France, pour faire des spécialités, des médecins recalés dans leur propre pays. , «Parmi les médecins étrangers qui arrivent en France, il y a différents profils et des motiva­tions très différentes, reconnaît le patron d'un service à Paris. Il y a des gens brillants, mais aussi des mauvais qui tentent leur chance ici. La France doit imposer des règles claires. C'est le régime de clandestinité et des régularisations successives qui ont brouillé les cartes. » Avec leur grève des soins non ur­gents, ils veulent prouver qu'ils sont devenus indispensables.

 Le Rêve enfui de Rouslan, diplômé de la faculté de Kiev

Rouslan est arrivé en France en 1991. Il est d'origine ukrainienne. Diplômé de la faculté de Kiev, il a exercé à Moscou, où il s'est spécialisé en chirurgie cœlioscopique. Aujourd'hui, Rouslan est attaché associé dans un hôpital d'Ile-de-France où il pratique à mi-temps la chirurgie orthopédique pour... 900 euros par mois. Pour boucler les fins de mois et faire vivre sa femme et ses enfants, il aligne les gardes de 18 h 30 à 8 h 30 le matin, huit nuits par mois dans cinq hôpitaux différents. Il a raté les deux examens qui auraient pu lui permettre d'obtenir le plein exercice en France. «La première fois, explique-t-il, je n'étais pas préparé. J'étais fatigué par les gardes et je me suis retrouvé face à des questions très théoriques de première année. La seconde fois, j'ai reçu ma convocation un mois après la date de la session. »

Rouslan espère que le ministère acceptera d'étudier son cas dans le cadre d'une éventuelle commission de recours ouverte jusqu'à la fin de cette armée aux médecins à diplôme étranger exerçant dans les hôpitaux français depuis dix ans. Mais son dossier est incomplet. Même s'il est en France depuis douze ans, il a travaillé quelques armées comme aide opératoire dans une clinique privée: une expérience qui ne sera pas prise en compte.

Il était arrivé en France par hasard. Il voulait émigrer aux Etats-­Unis ou au Canada. Mais à la suite d'un stage en Allemagne, des confrères libanais lui ont fait miroiter les « charmes» de la médecine française. Depuis, il voit défiler les internes français qui, pour la plupart, délaissent les gardes dès qu'ils sont titulaires. Lui, à plus de 40 ans, n'a pas le choix. Il continue.

M.-C. T.

Déficit important

Le numerus clausus, c'est-à­-dire le nombre de places ouvertes en deuxième année pour les étudiants en . médecine, a été fixé à 5 600, contre 5 100 en 2003. Mais la profession devrait accuser un choc démographique dans les années à venir. L'étude publiée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité en mars 2002 avait fait l'effet d'une bombe. La direction de la recherche des études de l'évaluation des statistiques avait alors annoncé une baisse de 24 % du nombre de médecins par habitant d'ici à 2020 dans l'hypothèse d'un numerus clausus de 4 700 étudiants formés chaque année (en vigueur au moment de l'enquête). L'étude concernait les médecins dont le mode d'exercice est « libéral, hospitalier ou salarié non hospitalier ».

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Le Quotidien du Médecin  du 17/12/2003  

 Recrutement des médecins étrangers : les projets du gouvernement

Le ministère de la Santé peaufine la procédure qui permettra à la France, à partir de juin 2004, de recruter de nouveau des médecins diplômés hors de l'Union européenne. Organisées par spécialités, contraignant les lauréats à exercer pendant trois ans à l'hôpital, les futures épreuves devraient permettre de pallier en partie les déficiences de la démographie médicale.

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Le 10 janvier 2001, une centaine de médecins à diplôme étranger manifestent devant l'Assemblée nationale(Photo S Toubon/"le Quotidien")

Le ministère de la Santé est en train de mettre la dernière main à un projet de décret qui détermine de nouvelles procédures d'autorisation d'exercer pour les médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes et pharmaciens diplômés hors de l'Union européenne. La parution de ce texte permettrait de combler le vide juridique qui existe depuis la loi qui, en juillet 1999, a créé la couverture maladie universelle (CMU) et mis fin aux anciens canaux de régularisation de ces professionnels sans en inventer de nouveaux.

Que concoctent les pouvoirs publics pour les médecins ? La dernière version en date de leur projet propose aux candidats à l'exercice en France un parcours en plusieurs étapes. Une fois par an, seront organisées des épreuves de vérification des connaissances. Le ministre de la Santé décidera, chaque année, des disciplines ou spécialités concernées et du nombre maximal de personnes susceptibles d'être reçues. Il y aura donc des quotas, en fonction des besoins du système de soins français. Les candidats, de nationalité française ou étrangère, seront tous titulaires d'un diplôme de médecine acquis en dehors de l'Union européenne ou de l'espace économique européen. Ils ne pourront présenter l'examen que deux fois. S'ils échouent, sauf quelques cas particuliers, ils ne pourront pas exercer en France.

Ecrites et anonymes, les épreuves seront élaborées et corrigées par un jury national, composé par tirage au sort de professeurs et de praticiens hospitaliers (PH). Elles se répartiront en trois volets : vérification des connaissances fondamentales, vérification des connaissances pratiques et maîtrise de la langue française. Il faudra obtenir la moyenne générale ; une note inférieure ou égale à 6/20 sera éliminatoire. Dans la limite des quotas arrêtés par le ministre, le jury arrêtera la liste des reçus, classés - mis à part les candidats réfugiés politiques, apatrides et bénéficiaire de l'asile territorial ou bien français ayant regagné le territoire national à la demande des autorités - par ordre de mérite.

Un levier démographique

Admis, les aspirants à l'intégration devront effectuer trois années de fonctions hospitalières en tant qu'assistant généraliste associé ou d'assistant spécialiste associé, avant de pouvoir demander l'autorisation d'exercer la médecine en France - et donc s'installer en ville ou bien passer le concours de PH. Cette autorisation, c'est une commission ad hoc, renouvelée tous les trois ans et adaptée pour chaque spécialité ou discipline, qui la délivrera. Y siégeront le directeur de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS), le directeur général de la Santé (DGS), deux conseillers ordinaux, trois représentants syndicaux - hospitalier, libéral et issu des organisations de médecins à diplôme extra-européen -, deux membres des associations professionnelles, deux experts de la profession. Là encore, le ministre décidera en amont du nombre maximal de candidats qui pourront être autorisés à exercer la médecine en France. Il y aura donc une sorte de « quota de sortie », un levier démographique qui permettra à l'Etat d'ouvrir ou au contraire de fermer les vannes de ceux qui seraient susceptibles de quitter l'hôpital pour s'installer en ville.

Le projet de décret devrait être soumis au Conseil d'Etat avant la fin de l'année. Attendu depuis plusieurs années, ce nouveau système pourrait donc entrer en vigueur dès juin 2004. A priori destiné aux médecins à diplôme étranger dès leur arrivée sur le sol français, il va s'adresser aussi, dans un premier temps, à ceux qui, illégalement pour la majorité d'entre eux, travaillent déjà dans nos hôpitaux. Ces praticiens relèvent de deux situations distinctes. Il y a d'abord ceux qui sont arrivés en France après juillet 1999 - ils seraient environ 2 000 - et à qui aucune possibilité d'intégration n'était pour l'instant offerte. Il y a ensuite le petit millier de médecins, pour la plupart de nationalité française, qui étaient déjà en France avant juillet 1999 mais qui n'ont pas réussi à régulariser leur situation selon les voies qui leur étaient proposées à l'époque (épreuves pour devenir PAC - praticien adjoint contractuel -, CSCT - certificat de synthèse clinique et thérapeutique...). Le ministère prévoit que ces médecins-là, une fois admis aux nouvelles épreuves, pourront demander l'autorisation d'exercice sans passer par la case « assistant associé » pour peu qu'ils justifient de trois années (effectuées à temps plein par période d'au moins un an consécutif) de fonctions hospitalières.

Pressé par les organisations de médecins étrangers (la FPS - Fédération des praticiens de santé -, le SM+ - Syndicat Médical Plus -, l'AMFDEC - Association des médecins français à diplôme extracommunautaire ayant exercé dans le cadre de la loi CMU...), le ministère essaierait par ailleurs d'intégrer dans le système de soins un maximum de médecins à diplôme étranger avec les bouts d'outils qui restent des procédures précédentes. Ainsi, la commission dite de 1972, qui s'apprête à examiner pour la dernière fois les demandes d'autorisation d'exercer la médecine générale des titulaires du CSCT, pourrait recevoir favorablement plus des deux tiers des quelque 600 dossiers qui lui sont parvenus.

De la même façon, la commission dite « des dix ans », qui étudie au cas par cas la situation de ceux d'entre les exclus du système qui totalisent dix ans de fonction dans les hôpitaux, ne sera pas pointilleuse. Un tiers des 600 dossiers environ qui auront été déposés à la date limite du 31 décembre pourraient être estampillés « bons pour le service », même s'il manque cinq ou six mois aux médecins demandeurs pour atteindre la décennie de fonctions fatidique. Enfin, tous les médecins, quel que soit leur statut, qui demandent la qualification ordinale dans leur spécialité peuvent souffler. En attendant le décret qui doit revoir les procédures en la matière, le délai de dépôt de dossier a été allongé. La date butoir n'est plus le 31 décembre 2003 mais le 31 décembre 2004.

Le piège pour les diplômes français

Ce report devrait soulager un tout petit peu une catégorie un peu à part de praticiens : les médecins d'origine étrangère mais de nationalité française et diplômés en France. Deux cents spécialistes titulaires d'un DIS (diplôme interuniversitaire de spécialisation), à qui les règles parfois perverses de l'administration - qui ne voit en eux que des généralistes auxquels elle offre des sous-statuts - interdisent toute voie d'intégration. Une situation ubuesque contre laquelle se bat l'AMNRDISE (Association des médecins nouveau régime avec DIS ou équivalent).

Karine PIGANEAU

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Le Parisien / Mardi 16 décembre 2003-12-18

Agents et médecins mobilisés contre Hôpital 2007

CE SERA le dernier coup de semonce au gouvernement, avant la grève nationale du 22 janvier 2004. A1ùourd'hui, quatre syndicats de salariés (CGT, FO, SUD, CFTC) et trois syndicats de médecins (INPH, CMH et CHG), pour une fois réunis dans une dé­marche commune, appellent les quelque 800 000 agents et 30 000 blouses blanches de l'hôpital public à une «jowl1ée d'action et de mobilisation» contre le plan Hôpital 2007 de Jean-François Mattei, dont ils exigent le retrait pur et simple.

 

« Un saut dans l'inconnu »

Réunions publiques ou «AG» dans les établissements, délégations en­voyées dans les agences régionales d'hospitalisation, si la mobilisation prendra, ici ou là, des allures diffé­rentes, elle visera partout le même objectif: lutter contre deux projets estampillés « trop libéraux » par les contestataires, alors que le malaise est déjà palpable (pénurie d'infir­mières, déficits en hausse, négocia­tions difficiles sur les trente-deux heures et demie de nuit, etc.). A partir du 1er janvier, la« tarification à l'acti­vité » (qui revient à aligner le budget des établissement sur leur activité réelle) sera progressivement mise en place jusqu'en 2012. Si les plus dy­namiques y gagneront des res­sources supplémentaires, un tiers environ des 1 000 hôpitaux, en l'état actuel des choses, pourrait en re­vanche y perdre.

Indissociable du premier, le se­cond projet gouvernemental vise à revoir l'organisation interne des hô­pitaux : regroupement des services en pôles d'activité cohérents, négo­ciation de contrats d'objectifs entre ces pôles et la direction, qui pourra choisir les chefs de service (au­-jourd’hui  nommés par le ministère), etc. C'est ni plus ni moins, tout le pouvoir à l'hôpital qui est au­jourd'hui sur la table de négocia­tions. Le ministère devrait d'ailleurs proposer un texte amendé en fin de semaine.

«Ces deux réformes, qui représen­tent un saut dans l'inconnu, inquiè­tent », décrypte Yolande Briand, de la CFDT, pour qui il faut pourtant « aller jusqu'au bout de la logique et re­voir l'organisation interne des éta­blissements » (son organisation ne s'est d'ailleurs pas jointe au mouve­ment).

Pas d'égalité de traitement

Dès aujourd'hui, certains ont quand même décidé de faire grève. C'est le cas des psychiatres et des pharmaciens hospitaliers, mais aussi et sur­tout des 3 000 médecins à diplôme étranger, regroupés dans la Fédération des praticiens de santé (FPS). Ces précaires de l'hôpital, qui assurent 50 % des gardes en France, et sont surreprésentés dans les spécia­lités difficiles (anesthésie, urgences, obstétrique, etc.), demandent à Jean­-François Mattei la réouverture de procédures de recrutement leur per­mettant d'accéder, enfin, au même statut que les praticiens fiançais (lire le témoignage ci-dessous), en terme de salaires et de conditions d'exer­cice. Dans les régions où ils sont très nombreux (Ile-de-France, Picardie, Centre, Normandie, voire Auvergne), « la grève des soins non urgents sera très suivie », prévient le président de la FPS, le docteur Ayoub Mdhafar.

ODILE PLICHON

(') A partir de jeudi, les 350 sages-­femmes de l'AP-HP (Assistance pu­blique-Hôpitaux de paris) sont égale­ment appelées il une grève reconductible.

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Le Parisien / Mardi 16 décembre 2003-12-18

« Pour une juste reconnaissance »

FADI ATALLAH, anesthésie-réanimateur à la Pitié-Salpêtrière (Paris)

 

AUJOURD'HUI, comme tous les jours depuis maintenant cinq ans, il sera sur le pont, afin de ne pas perturber le fonction­nement de son service. Mais Fadi Atallah, médecin à la Pitié-Salpê­tIière (Paris XIIIe), mettra quand même un brassard, en signe de soli­darité avec les grévistes : la précarité, ce libanais d'origine cOlmaît, arrivé en France en 1998, après douze ans d'études en Russie, cet anesthésiste ­réanimateur n'a toujours pas réussi à obtenir l’équivalence de diplôme ou à passer un examen lui permet­tant d'accéder, enfin, au statut de « praticien hospitalier ». Et pour cause, puisque toutes les portes lui ont été [effilées! « Quand je vois des Européens qui parlent à peine fiançais décrocher sans problème une équivalence, je trouve ça injuste », reconnaît-il. Prise en charge des polytraumatisés ame­nés par le Samu, péridurales à la chaîne les nuits de garde... au quoti­dien, ce médecin de 36 ans fait pourtant exactement le même travail qu'un « PH » classique. Si ce n'est qu'il est rémunéré deux fois moins qu'un médecin français en début de carrière. « Environ 1 680 € net, après 12 ans d'études et avec 5 ans d'expé­rience », résul11e.:.t-il sobrement

Voilà pourquoi, quand ses collè­gues titulaires évitent autant que possible les éprouvantes gardes, lui en effectue entre huit et dix chaque mois. Nuits passées à courir d'une urgence à l'autre, en dormant rare­ment « plus de deux ou trois heures d'affilée », semaines passées « à tIi­mer comme un fou, sans avoir de vie sociale »... « C'est sûr, je ne tiendrai pas indéfiniment à ce rythme », dit celui qui voudrait fonder une famille en France. A condition, bien sûr, qu'on lui laisse enfin sa chance.

« J'ai fait mes preuves mais, s'il le faut, je suis prêt à repasser un exa­men », précise Fadi Atallah, qui revendique avant tout une « juste re­connaissance de son travail ». Pour l'heure, ce médecin qui a entre les mains la vie de dizaines de patients n'a toujours pas le droit, une fois passé les portes de l'hôpital, de s'ins­crire auprès du Conseil de l'ordre ni de travailler dans le privé.

O.P.

« 1 680 € net après 12 ans d'études et avec 5 ans d'expérience » 

HOPITAL DE LA PITIE-SALPETRIERE, PARIS (XIIIe), HIER. Fadi Atallah assume les mêmes tâches qu'un praticien hospitalier pour un salaire deux fois moins important et n'a absolument aucun droit de travailler ailleurs que dans un hôpital public. (LP/VINCENT LESAGE)

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Mobilisation symbolique contre le plan Hôpital 2007


PARIS (AFP), le 16-12-2003
Médecins et agents hospitaliers ont organisé mardi une journée de "mobilisation", prélude à une journée de grève confirmée pour le 22 janvier, afin d'exprimer leurs inquiétudes face à la réforme gouvernementale "Hôpital 2007" et à la "pénurie chronique" de moyens.

La mobilisation s'est traduite par des réunions d'information, des rassemblements devant les Agences régionales d'hospitalisation (ARH), ou encore la grève pour certains médecins. Elle était, de l'aveu de la Direction des hôpitaux (Dhos), "difficile à cerner dans la mesure où très peu de grévistes étaient déclarés".

A l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), les syndicats avaient plus particulièrement appelé à protester contre le "plan d'économies" de 240 millions d'euros décidé par la direction générale et voté début décembre.

Dans une déclaration commune publiée en début de soirée, les syndicats CGT, FO, Sud et CFTC, représentant les deux tiers des personnels de santé, ainsi que les syndicats CHG, CMH et INPH pour les praticiens, ont dressé "un premier bilan positif" de cette journée organisée conjointement.

Surtout, ils "confirment leur appel à "l'action du 22 janvier" devant "l'insuffisance constatée des nécessaires moyens financiers et humains" pour répondre aux besoins de la population.

Dénonçant "les risques de remise en cause des missions de service public de l'hôpital" avec la tarification à l'activité (un des volets d'"Hôpital 2007"), ils redoutent aussi que la réforme de l'organisation interne ne subordonne les soins à la gestion administrative et financière.

Interrogé mardi devant l'Assemblée nationale par trois députés (UDF, PS et PCF), le ministre de la Santé Jean-François Mattei a défendu "Hôpital 2007", affirmant qu'il "recentrait" l'hôpital sur le patient et "libérait" les médecins des tâches administratives.

Fait inédit depuis une dizaine d'années, cette journée a marqué le rapprochement des médecins et des agents.

"Nous sommes très satisfaits, il y a eu une vraie dynamique", a déclaré à l'AFP Irène Legay (SUD). Selon elle, des assemblées générales locales se sont tenues dans le Nord-Pas-de-Calais, dans le Centre, en Bretagne, en PACA, en Auvergne et à (AP-HP).

La Fédération des praticiens de santé (FPS, médecins à diplôme étranger), revendiquait mardi soir "85% de grévistes" chez ces médecins sous payés et à statut précaire malgré leur importance dans le fonctionnement des hôpitaux (50% des gardes).

M. Mattei a tenté jusqu'au dernier moment de déminer la situation. Il avait reçu vendredi deux syndicats de médecins - INPH et CHG, cette dernière appelant à la grève - sans parvenir à les détourner de leur mobilisation.

Mardi matin, le ministre a réuni les huit syndicats de personnels hospitaliers pour les entretenir de la "gouvernance", et leur a promis une nouvelle mouture (la troisième) du texte sur cette ré-organisation interne des hôpitaux d'ici la fin de la semaine.

"Le ministère veut polariser les discussions sur la gouvernance arguant que l'hôpital est soi-disant mal géré", a analysé Nadine Prigent (CGT). "Mais ce n'est pas ça dont souffre l'hôpital. Il souffre du manque de moyens, de financements. Nous, nous voulons des discussions sur l'emploi, la formation, les effectifs".

Les Verts ont soutenu cette journée, de même que le Parti socialiste, qui a dénoncé une "privatisation rampante" et demandé la "suspension" du plan "Hôpital 2007"

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 Le Quotidien du Médecin  du 16/12/2003  

Journée de mobilisation dans les hôpitaux

Lundi 15 décembre. C’est ce mardi qu’est organisée une journée de mobilisation et d’information dans les hôpitaux. Sept syndicats de personnels et de médecins hospitaliers protestent contre les projets gouvernementaux de "modernisation" de l'hôpital. La CHG, l’INPH et la CMH ainsi que les fédérations santé de la CGT, FO, SUD et CFTC orchestrent cette journée. Sont prévues des assemblées générales, des réunions publiques ainsi que des conférences de presse visant à alerter les médias locaux. Certains personnels et médecins pourraient aussi faire grève. La Confédération des hôpitaux généraux (CHG) et la Fédération des praticiens de santé (FPS) ont annoncé avoir déposé « un préavis de grève des soins non urgents ».

L'hôpital se mobilise dans une ambiance délétère

Sur fond de tensions internes, trois intersyndicats de praticiens hospitaliers organisent aujourd'hui, avec la majorité des syndicats de personnels, une journée d'action et de mobilisation. Dans le collimateur : les projets et les méthodes de réforme d'un ministre de la Santé dont les desseins en matière de redistribution des pouvoirs à l'intérieur de l'hôpital échappent à une partie des professionnels concernés.

L'hôpital public offre aujourd'hui son premier gros mouvement d'humeur au ministre de la Santé. Trois intersyndicats de praticiens hospitaliers (la CHG, l'INPH et la CMH), alliés pour l'occasion aux fédérations santé de la CGT, de FO, de SUD et de la CFTC, orchestrent en effet une journée d'action et de mobilisation - parfois de grève (1). Au menu : des assemblées générales dans les établissements, des conférences de presse visant à alerter les médias locaux, des visites aux agences régionales de l'hospitalisation (ARH).

Il est rare que médecins et agents protestent de conserve. La politique hospitalière de Jean-François Mattei, et particulièrement son projet de réorganisation interne de l'hôpital, fédère la colère. Nadine Prigent, secrétaire générale de la branche santé de la CGT, s'explique : « Le projet de nouvelle gouvernance n'est pas bon, ni pour les professionnels ni pour les usagers. C'est pour demander son retrait que nous avons formé un mouvement intersyndical avec les organisations de médecins. Le projet modifie profondément le rôle des médecins à l'hôpital, mais il nous concerne aussi, même si c'est moins direct. C'est ensemble qu'il faut lutter, car agents et médecins ont des intérêts communs : l'avenir de l'hôpital public, ses missions, ses besoins en emploi et en formation. »

Prévenu de longue date du mécontentement des hospitaliers et de leur demande d'ouverture de négociations (« le Quotidien » du 10 novembre), le ministre de la Santé n'a pas réussi à calmer les inquiétudes. Du côté des personnels, Force ouvrière s'indigne : « Le gouvernement, en cherchant à nous enfermer dans le cadre qu'il a lui-même établi, ne répond pas à notre demande portant sur l'arrêt du plan Hôpital 2007 et sur l'ouverture urgente de véritables négociations. » Du côté des médecins, confusion et incompréhension continuent de prédominer. Reçus à plusieurs reprises la semaine dernière par le cabinet du ministre et par Jean-François Mattei lui-même, les syndicats de praticiens hospitaliers (PH) ne savent pas toujours sur quel pied danser. En matière d'évolution des statuts, les propositions de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) de supprimer le concours de PH, de disjoindre nomination et affectation et de décentraliser la gestion du corps ne soulèvent pas franchement d'enthousiasme. Et sur le terrain de la gouvernance pure, l'expectative reste de mise. « Le cabinet semble évoluer au gré des jours et en fonction des interlocuteurs », s'étonne le Dr François Aubart, président de la CMH (Coordination médicale hospitalière).
Le ministre a fait oralement de nouvelles propositions aux PH. Il doit leur envoyer un texte écrit à la fin du mois, revoir les syndicats à la fin janvier. Sur certains points, Jean-François Mattei aurait mis de l'eau dans son vin (en matière, par exemple, de parité entre le directeur et le président de CME au sein du futur comité exécutif de l'hôpital). Sur d'autres, comme la nomination des chefs de services - les services seraient maintenus mais de fait affaiblis si leur tête est choisie par la direction de l'hôpital -, les divergences demeurent. « Nous ne pouvons souscrire à l'idée d'une subordination du médical à un pouvoir administratif et gestionnaire », réaffirme le Dr Pierre Faraggi, qui préside la CHG (Confédération des hôpitaux généraux). Le ministre de la Santé, en tout cas, ne veut pas perdre de temps. Il a déclaré à l'Assemblée nationale que la « large concertation » visant à modifier « l'organisation médico-administrative » de l'hôpital devrait aboutir en janvier, permettant à une éventuelle loi d'être votée « avant l'été ». En fait de loi, il se dit même que le gouvernement pourrait, pour réviser la gouvernance de l'hôpital public, procéder par ordonnances, dès le début de l'année.

Une perspective qui n'a pas poussé les syndicats à revoir leurs mots d'ordre. Les actions d'aujourd'hui auront lieu, elles se durciront le cas échéant dès le 22 janvier. Avec la bénédiction du Parti socialiste. « Mattei donne une réponse idéologique à la crise de l'hôpital public. Ce n'est pas de mise étant donnée l'importance, l'urgence et l'enjeu de la nécessaire modernisation de l'institution », assène le Dr Claude Pigement, délégué national du PS à la santé.

La guerre des pouvoirs est ouverte

Les syndicats ne partent pas défendre leur conception de l'hôpital public la fleur au fusil. Car le climat est pour le moins délétère à l'intérieur de l'institution. En touchant aux équilibres de la gouvernance, le ministre a certainement ouvert une boîte de Pandore. On l'a vu jusque dans nos colonnes, la guerre des pouvoirs, qui déchire médecins et directeurs mais aussi syndicats de médecins et présidents de CME, est bel et bien ouverte. Le mouvement d'aujourd'hui n'est vu d'un bon œil ni par les cadres administratifs de l'hôpital, ni par les président de CME qui défendent la réforme et taxent les syndicats de « corporatisme » (voir ci-contre la réponse du Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers - INPH). « C'est un peu malsain, reconnaît le Dr Aubart, et le climat pourrait être moins tendu si le dialogue social était mené de façon différente. Pour mettre fin à cette situation, il faut que le ministre annonce clairement des arbitrages bien lisibles. »

K. P. et D. Ch.

(1) Appellent à cesser le travail la CHG, dont les psychiatres sont en particulier très remontés, et la FPS, adhérente de l'INPH.

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 LEMONDE.FR | 16.12.03 | 09h52

 Les personnels hospitaliers mobilisés pour une nouvelle journée d'action

Le ministre de la santé, Jean-François Mattei, qui a vainement multiplié ces dernières semaines les réunions de concertation avec les syndicats hospitaliers, devrait présenter une troisième mouture de son projet de réforme fin décembre.

Les organisations syndicales des personnels hospitaliers, médicaux ou non, ont appelé à une nouvelle journée d'action mardi 16 décembre dans toute la France contre le plan Hôpital 2007. La journée, qui permettra aux syndicats de tester la capacité de mobilisation du monde de la santé dans la perspective d'une mobilisation "d'ampleur" envisagée pour le 22 janvier 2004, devrait surtout prendre la forme d'assemblées générales dans les centres hospitaliers et les établissements de santé.

Certains ont cependant déposé des préavis pour une "grève des soins non urgents" (Syndicat des médecins hospitaliers FO, Confédération des hôpitaux généraux, pharmaciens et psychiatres).

D'autres menacent d'une "radicalisation" du mouvement, comme la Fédération des praticiens de santé (FPS) qui a évoqué, lundi, une grève des gardes et des soins "dans les jours qui suivent". Les syndicats d'agents hospitaliers CGT, FO, SUD et CFTC, ainsi que les intersyndicats de praticiens hospitaliers INPH, CMH et CHG dénoncent "les objectifs politiques" du plan Hôpital 2007 et son volet sur la "nouvelle gouvernance", c'est-à-dire l'organisation hiérarchique des hôpitaux, dont l'objectif est notamment de décloisonner les services hospitaliers au profit de "pôles d'activité".

Plusieurs syndicats de médecins et de spécialistes ont décidé de se joindre à la journée d'action. En outre, une quinzaine d'associations, syndicats et formations politiques (Act Up, PS, PCF, Verts, notamment) appellent à un rassemblement, mardi midi à Paris, afin de sensibiliser l'opinion à ce qu'ils considèrent comme des "attaques" du gouvernement et de l'industrie pharmaceutique contre le système de santé. La fédération CGT de la chimie a appelé les salariés de l'industrie pharmaceutique à se joindre à cette journée de mobilisation.

UNE TROISIÈME MOUTURE FIN DÉCEMBRE

Les uns et les autres estiment que le plan Hôpital 2007 et le projet de réforme de la gouvernance ne permettent pas de répondre aux difficultés de fonctionnement des hôpitaux. Ils dénoncent aussi les réformes prévues de l'aide médicale d'Etat (AME) et de la Sécurité sociale, la nouvelle loi bioéthique et "le brevetage du génome humain" ainsi que la fermeture des centres de recherche des groupes pharmaceutiques Aventis et Pfizer dans la région parisienne.

Le ministre de la santé, Jean-François Mattei, a vainement multiplié ces dernières semaines les réunions de concertation avec les syndicats hospitaliers. "Il n'est toujours pas possible de se positionner autrement que dans l'action, même si quelques améliorations sensibles, qui devront être confirmées dans un texte, semblent se dessiner", déclarait cependant, la semaine dernière, le président de la Coordination médicale hospitalière (CMH), François Aubart, à l'issue d'un entretien avec le ministre. Il a indiqué que Jean-François Mattei avait promis une troisième mouture de son projet d'ici à la fin décembre et la poursuite de la concertation "dans les tout premiers jours de janvier".

Le volet sur la "gouvernance" suscite le plus d'inquiétudes, les professionnels redoutant que la réforme n'entraîne une réduction du nombre des services et des moyens et ne constitue les prémices d'une gestion privée de l'hôpital public. En l'état actuel, il vise au regroupement progressif en "pôles d'activités" transversaux, d'ici à la fin 2006, des services hospitaliers aux activités proches, dans un souci de rationalisation des soins, d'économies de coûts et de lutte contre le "gaspillage".

Les "chefs de service", actuellement nommés par le ministère de la santé, seraient remplacés par des "responsables de pôle", désignés par la direction de l'hôpital et celle des personnels médicaux et pharmaceutiques. Les responsables de pôle négocieraient leur budget avec ces deux instances.

Avec Reuters et AFP

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Le Figaro

Journée de mobilisation contre le plan Hôpital 2007

[mardi 16 décembre 2003 - 09h20 heure de Paris]

© AFP
Manifestation de sages-femmes en grève en avril 2001 à Paris
© AFP/Archives Philippe Desmazes

PARIS (AFP) - Sept syndicats de personnels et de médecins hospitaliers organisent mardi une journée de mobilisation commune dans les hôpitaux, démarche sans précédent depuis plusieurs années, pour dénoncer les projets du gouvernement d'inspiration, selon eux, libérale.

Les syndicats CGT, FO, Sud, CFTC, représentant les deux tiers des personnels de santé, ainsi que CGH, CMH, INPH, pour les praticiens hospitaliers, ont formé une intersyndicale afin d'obtenir le retrait du plan "Hôpital 2007" du ministre de la Santé, Jean-François Mattei.

Ce plan de "modernisation" comporte deux grandes réformes pour 2004 qui suscitent beaucoup d'inquiétudes: la réorganisation interne, ayant trait à "la gouvernance" de l'hôpital, et le passage progressif à la tarification à l'activité, qui conduira à adosser les ressources au volume d'activité.

Les syndicats estiment qu'Hôpital 2007, dans sa version actuelle, tend à introduire une "sélection des patients", un "productivisme" dans les soins, une "soumission aux lois de la rentabilité", une "médecine à plusieurs vitesses".

© AFP
Les investissements du plan "Hôpital 2004"
© AFP/Infographie Eric Le Mière

La mobilisation devrait prendre mardi la forme d'assemblées générales et de réunions publiques à travers la France, avec en ligne de mire la journée de nationale de grève du 22 janvier 2004.

Pour autant, certains iront à la grève dès mardi comme la Confédération des hôpitaux généraux (CHG, médecins) ou encore la Fédération des praticiens de santé (FPS, représentant les 3.000 médecins à diplôme étranger) qui a annoncé lundi avoir déposé "un préavis de grève des soins non urgents pour mardi", qui "concernera tous les hôpitaux de France".

Ces médecins, travaillant dans des conditions précaires et moins bien payés que leurs homologues à diplômes français équivalents, revendiquent "reconnaissance et intégration" mais aussi l'ouverture d'une négociation sur le statut de praticiens "en dehors de tout préalable établi par le plan Hôpital 2007".

A l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP, 39 hôpitaux), les six syndicats - CGT, CFDT, FO, Sud, CFTC et CFE-CGC - ont aussi appelés "l'ensemble des personnels à faire du 16 décembre une journée de mobilisation".

Ceux-ci entendent exprimer leur opposition "au plan d'économie" de 240 millions d'euros décidé par la direction générale, qui se traduirait par des "conséquences sur l'emploi, la qualité des soins et la diminution de l'offre de soins, les conditions de travail, les droits sociaux".

Toujours à l'AP-HP, trois syndicats (CGT, CFTC et Sud) ont appelé spécifiquement les 350 sages-femmes à une grève reconductible à partir de jeudi. Ils contestent la nouvelle loi devant entrer en vigueur en janvier: en imposant des gardes de 12 heures strictes ne pouvant être dépassées, elle empêcherait, selon eux, les sages-femmes "d'exercer pleinement leur métier".


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Journée de mobilisation contre le plan Hôpital 2007


PARIS (AFP), le 15-12-2003
Sept syndicats de personnels et de médecins hospitaliers organisent mardi une journée de mobilisation commune dans les hôpitaux, démarche sans précédent depuis plusieurs années, pour dénoncer les projets du gouvernement d'inspiration, selon eux, libérale.

Les syndicats CGT, FO, Sud, CFTC, représentant les deux tiers des personnels de santé, ainsi que CGH, CMH, INPH, pour les praticiens hospitaliers, ont formé une intersyndicale afin d'obtenir le retrait du plan "Hôpital 2007" du ministre de la Santé, Jean-François Mattei.

Ce plan de "modernisation" comporte deux grandes réformes pour 2004 qui suscitent beaucoup d'inquiétudes: la réorganisation interne, ayant trait à "la gouvernance" de l'hôpital, et le passage progressif à la tarification à l'activité, qui conduira à adosser les ressources au volume d'activité.

Les syndicats estiment qu'Hôpital 2007, dans sa version actuelle, tend à introduire une "sélection des patients", un "productivisme" dans les soins, une "soumission aux lois de la rentabilité", une "médecine à plusieurs vitesses".

La mobilisation devrait prendre mardi la forme d'assemblées générales et de réunions publiques à travers la France, avec en ligne de mire la journée de nationale de grève du 22 janvier 2004.

Pour autant, certains iront à la grève dès mardi comme la Confédération des hôpitaux généraux (CHG, médecins) ou encore la Fédération des praticiens de santé (FPS, représentant les 3.000 médecins à diplôme étranger) qui a annoncé lundi avoir déposé "un préavis de grève des soins non urgents pour mardi", qui "concernera tous les hôpitaux de France".

Ces médecins, travaillant dans des conditions précaires et moins bien payés que leurs homologues à diplômes français équivalents, revendiquent "reconnaissance et intégration" mais aussi l'ouverture d'une négociation sur le statut de praticiens "en dehors de tout préalable établi par le plan Hôpital 2007".

A l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP, 39 hôpitaux), les six syndicats - CGT, CFDT, FO, Sud, CFTC et CFE-CGC - ont aussi appelés "l'ensemble des personnels à faire du 16 décembre une journée de mobilisation".

Ceux-ci entendent exprimer leur opposition "au plan d'économie" de 240 millions d'euros décidé par la direction générale, qui se traduirait par des "conséquences sur l'emploi, la qualité des soins et la diminution de l'offre de soins, les conditions de travail, les droits sociaux".

Toujours à l'AP-HP, trois syndicats (CGT, CFTC et Sud) ont appelé spécifiquement les 350 sages-femmes à une grève reconductible à partir de jeudi. Ils contestent la nouvelle loi devant entrer en vigueur en janvier: en imposant des gardes de 12 heures strictes ne pouvant être dépassées, elle empêcherait, selon eux, les sages-femmes "d'exercer pleinement leur métier".

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Le Parisien du 15 décembre 2003

Une journée nationale d'action des personnels hospitaliers mardi

 

PARIS (Reuters) - Les organisations syndicales des personnels hospitaliers, médicaux ou non, appellent à une journée d'action mardi dans toute la France contre le plan Hôpital 2007.

La journée, qui permettra aux syndicats de tester la capacité de mobilisation du monde de la santé dans la perspective d'une mobilisation "d'ampleur" envisagée pour le 22 janvier prochain, devrait surtout prendre la forme d'assemblées générales dans les centres hospitaliers et les établissements de santé.

Certains ont cependant déposé des préavis pour une "grève des soins non urgents" (Syndicat des médecins hospitaliers FO,Confédération des hôpitaux généraux, pharmaciens et psychiatres).

D'autres menacent d'une "radicalisation" du mouvement, comme la Fédération des praticiens de santé (FPS) qui a évoqué lundi une grève des gardes et des soins "dans les jours qui suivent".

Les syndicats d'agents hospitaliers CGT, FO, Sud et CFTC, ainsi que les intersyndicats de praticiens hospitaliers INPH, CMH et CHG dénoncent "les objectifs politiques" du plan Hôpital 2007 et son volet sur la "nouvelle gouvernance", c'est-à-dire l'organisation hiérarchique des hôpitaux, dont l'objectif est notamment de décloisonner les services hospitaliers au profit de "pôles d'activité".

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* Mercredi 10 Décembre 2003  www.egora.fr  :

Mobilisation hospitalière du 16 décembre : les médecins à diplôme étranger aussi. Sandra Boutin

Problème de démographie médicale oblige, on recourt en France à des praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE). Il n´y aurait rien à redire à cela si ces derniers étaient engagés dans des conditions similaires à leurs confrères français et selon une législation en vigueur. Mais il n´en est rien, explique dans un entretien accordé à Egora le Dr. Hani-Jean Tawil, délégué général de la FPS (Fédération des praticiens de santé à diplôme hors Union européenne, ex-SNPAC).

En effet, signale-t-il, une loi de juillet 1999 interdit tout recrutement de médecins à diplôme obtenu hors Union européenne. Mais voilà, la pénurie médicale est là et bien là et les établissements hospitaliers ont besoin de praticiens. Du coup, « des médecins sont embauchés illégalement avec un statut d´attachés associés ». De par ce statut, signale le Dr. Tawil, ils sont donc moins bien payés que si leur diplôme était européen mais font bien plus de gardes que leurs homologues français.

Parallèlement, depuis un an et demi, un décret visant l´organisation du recrutement des praticiens étrangers est en attente. « On ignore toujours quand il sortira », déplore le délégué général de la FPS, lequel préconise un cadre au sein duquel les médecins étrangers candidats à l´exercice en France passeraient un examen et, en cas de succès, feraient trois ans d´assistanat en France, suivis par le ministère avant de pouvoir exercer librement. Il faut une reconnaissance des compétences des candidats, considère le Dr. Hani-Jean Tawil. C´est pour cette raison que la FPS a adressé un courrier au ministre de la Santé le 24 novembre dernier et qu´elle s´associe à la mobilisation hospitalière du 16 décembre prochain, appelant à la « grève totale des soins non-urgents ».

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Le Quotidien du Médecin du 2/12/2003 Rien ne va plus entre les praticiens hospitaliers et Jean-François Mattei :

Depuis quelques semaines, le ministre de la Santé, qui s'apprête à redistribuer les pouvoirs au sein de l'hôpital, et les médecins hospitaliers ne se comprennent plus. Organisée pour renouer le dialogue, une nouvelle rencontre a fait chou blanc. Certains syndicats, exaspérés, appellent à la grève le 16 décembre.

« On avait l'habitude de la confusion et de l'incohérence. Voilà maintenant que s'y ajoute la précipitation. » C'est bien de la politique hospitalière de Jean-François Mattei que parle le Dr Rachel Bocher, présidente de l'INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers). Visiblement, la réunion organisée par Jean-François Mattei avec les quatre intersyndicales de praticiens hospitaliers (PH) a raté sa cible.

Pour apaiser la colère des médecins de l'hôpital public - qui pèsent lourd au sein du front uni constitué avec les syndicats de personnels (« le Quotidien » du 10 novembre) -, le ministre ne s'était pourtant pas présenté les mains vides. Les médecins, estimant qu'ils n'avaient pas été entendus sur ce dossier, voulaient-ils une négociation sur la gouvernance de l'hôpital ? Ils l'ont obtenue : « Des entretiens bilatéraux seront conduits avec l'ensemble des partenaires sociaux et institutionnels engagés dans la réforme pour déterminer les points d'accord et les points susceptibles d'amendements avant l'adoption du projet de la nouvelle gouvernance hospitalière », explique le ministère.

Comme prévu, des négociations statutaires se tiendront parallèlement, au cours du premier trimestre 2004, pour les PH et les directeurs. Les médecins se plaignaient-ils de la difficile mise en œuvre, faute de moyens, des nouvelles règles de leur temps de travail ? Le ministre confirme qu'il va créer 750 nouveaux postes de médecins en 2004 et sort surtout de son chapeau une enveloppe de 82 millions d'euros, destinés à payer les plages additionnelles de travail. Cette somme, souligne le ministère, « permettra, avec les dotations déjà versées en début d'année, de doubler la part prévue d'intégration des gardes dans le temps de travail pour 2003 ».

Marge étroite

Si ces promesses n'emballent pas les PH, c'est qu'elles sont assorties de « mais ». La négociation sur la gouvernance, par exemple, va certes avoir lieu. Mais au pas de charge. Un deuxième projet de texte, prenant en compte les objections des médecins, leur sera soumis dans les jours qui viennent. Sur cette base, les rencontres PH-ministre se dérouleront la semaine prochaine. A la mi-janvier, tout devra être bouclé. « La marge est très étroite », commente le Dr Pierre Faraggi, président de la CHG (Confédération des hôpitaux généraux), mettant en cause à la fois la rapidité des échanges, le moment choisi - « les choses fonctionnent doucement entre le 25 et le 31 décembre » -, et l'état d'esprit de Jean-François Mattei, qui resterait persuadé que « l'architecture du texte initial devra passer ». Les 82 millions surprise d'euros laissent également les PH perplexes. D'abord parce que personne ne sait où le ministre les a trouvés - à la direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS), on aurait d'ailleurs appris l'existence de cette enveloppe après les intersyndicales. Ensuite parce que les médecins hospitaliers veulent désormais voir pour croire. « Il y a généralement loin entre l'annonce du ministère et la délégation sur le terrain de l'objectif affiché », s'inquiète le président de la CMH (Coordination médicale hospitalière), François Aubart. Enfin, le reste des engagements de Jean-François Mattei relève plus de la confirmation que de la nouveauté. Les 750 nouveaux postes, par exemple, ne sont que l'avant-dernière tranche de l'accord conclu par les PH avec Bernard Kouchner au moment de la mise en œuvre de la RTT.

Du coup, les syndicats de PH sont au mieux dans l'expectative - c'est le cas de la CMH, dont le président estime qu'« il n'y a pas, dans les propositions du ministre, d'éléments qui aggravent la situation et (dont) on ne sait pas encore s'ils sont susceptibles de l'améliorer » - au pire encore plus mécontents qu'avant d'avoir rencontré Jean-François Mattei. « Le ministre méconnaît les réalités hospitalières, s'emporte Rachel Bocher ; ce matin, dans mon service, il manquait 5 infirmiers sur 18 pour assurer la prise en charge des jeunes suicidants. C'est ça, l'hôpital aujourd'hui, alors la gouvernance... » Plus radical encore, le Dr Faraggi a d'ores et déjà décidé de transformer en journée de grève la journée d'action et de mobilisation arrêtée par le front uni des hospitaliers pour le 16 décembre. Il emboîte le pas de la FPS (Fédération des praticiens de santé) et des organisations de psychiatres (SPEP, SPH, SPS et USP), qui, réunies pour l'occasion en intersyndicale, ont été les premières à appeler à la grève le 16.

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 Le Quotidien du Médecin du 27/11/2003* La FPS dépose un préavis de grève pour le 16 décembre :

Lasse de ne pas voir ses revendications prises en compte par les pouvoirs publics, la Fédération des praticiens de santé (FPS, qui représente les praticiens diplômés hors de l'Union européenne) a déposé un préavis de grève des soins non urgents pour le mardi 16 décembre. La FPS se bat notamment pour « la mise en place d'une façon urgente » de la nouvelle procédure de recrutement des médecins à diplôme étranger, pour l'octroi de l'autorisation d'exercice à tous les titulaires du CSCT, pour l'intégration des dentistes diplômé hors d'Europe, pour l'harmonisation salariale entre les praticiens adjoints contractuels (PAC) et praticiens hospitaliers (PH)... La FPS a par ailleurs écrit au président de la République pour déplorer la mauvaise qualité des relations qu'elle entretient avec le ministère de la Santé et solliciter une audience

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      Préavis du grève - mardi 16 décembre 2003 :

A  diffuser largement et envoyez une copie à votre Directeur en vous déclarant gréviste. Pour imprimer, cliquez ici...*

 

Communiqué de presse : Pourquoi Mr Mattei ?!! Pour imprimer, cliquez ici...

 

Lettre au directeur de l'hôpital. Pour imprimer, cliquez ici..*

 

* Voici le cp, la lettre au directeur ( à remplir par les praticiens de ton hôpital) et le préavis de grève.

* Envoyez une copie des documents à votre directeur en vous déclarant gréviste et votre Président de la CME.

* Contactez la presse et le média.

* Télephonez à tous les hôpitaux pour organiser notre action.

* Affichez les documents dans votre Hôpital.

* Faxez ces documents au média, au directeur, aux parlementaires, à votre tutelle...

* il faut faire réussir cette journée...

entrez au site...  

   Pour les médias, contactez :

* Le Président Jamil AMHIS 06.60.58.51.48                                Dr Hani Jean TAWIL (Délégué Général) 06.60.66.20.90

 * Dr Ayoub MDHAFAR (Secrétaire Général) 06.63.07.22.34      Dr Khaldoun KERROU (porte parole)     06.70.03.71.10

 

Comité de grève / Mardi 16 décembre 2003

 
FPS - SNPAC

Nom

Lieu de travail

Téléphone

Portable

e-mail

 

Coordinateur national

Mayssoun Kassem

CH Meaux

 

06 23 05 48 06

mays.kassem@infonie.fr

 

Pôle des régions

Nadim Mortada

CH Verdun

02.32.33.80.00

06.16.54.83.94

nmourtada001@ch-verdun.rss.fr

 

Zone 1 – Président

Fouad Daoudi

CH Longjumeau

01.64.54.33.33

06.16.81.97.73

fouad.daoudi@ch-longjumeau.fr 

 

Zone 2 – Président 

Lahcen Boukhris

CH Honfleur

02 31 89 89 21

06 39 47 14 39

lboukhris@ch-honfleur.fr  

 

Zone 3 – Président 

DARABU Georges

CH Forbach

03.87.88.80.55

06.62.56.04.66

malekesa@hotmail.com 

 

Zone 4 – Président 

BRAMLI Slim

CH Avignon

04.90.87.55.76

06.19.60.61.74

slimbra@aol.com

 

Zone 5 – Président 

EL BAKAALI Mourad

CH

 

06.09.70.18.37

elbakkali@nomade.fr

 

Les syndicats qui feront grève mardi 16 décembre 2003 : FPS, La Confédération des Hôpitaux Généraux (CHG),

FNAP, SMARNHU, SNBH, SPH...

entrez au site...