Le Quotidien de Médecin
| ||
Journal du 04/05/2001
|
Loi de modernisation sociale : vers un statut unique
pour les PH temps plein et partiel
D ANS son titre premier, que
les sénateurs examineront mercredi prochain, le projet de loi de
modernisation sociale, déjà voté en première lecture par l'Assemblée
nationale, intégrera, à l'initiative du gouvernement, un amendement
instituant un statut unique pour tous les praticiens hospitaliers (PH), qu'ils
travaillent à temps plein ou à temps partiel.
Cette harmonisation statutaire inclura un régime de
protection sociale commun, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Elle mettra
fin surtout à la règle qui veut que les PH à temps partiel aient un poste
dans un hôpital pour une période de cinq ans. Comme les temps plein, ils
seront désormais nommés « à titre permanent ». Seules
subsisteront des dispositions inhérentes aux spécificités de chaque mode
d'exercice : l'activité libérale pour les temps plein ou la possibilité
d'une activité rémunérée en dehors des obligations hospitalières pour les
temps partiel. Même si reste pour l'instant en suspens la question de l'aire
géographique de nomination des PH, actuellement inscrits sur des listes régionales
quand ils sont à temps partiel et sur une liste nationale quand ils sont à
temps plein, l'INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers)
considère que cet amendement « œuvre utilement à la remédicalisation
des hôpitaux ». L'organisation juge que le statut unique est à la
fois « un acquis pour les temps partiel » et « une
victoire pour l'hôpital public ».
Par ailleurs, la réforme des études médicales et la suppression du concours
de l'internat à partir de 2004, la formation médicale continue (FMC) et le
dossier des médecins à diplôme extra-européen sont au menu du projet de
loi de modernisation sociale. Sur ces chapitres, les sénateurs ont adopté de
nombreux amendements qui seront soumis mercredi au vote de la Haute Assemblée.
Parmi ceux-ci : l'amendement 95 qui réinstaure le dispositif, tant
attendu depuis cinq ans, de FMC obligatoire. Il est déjà prévu dans le
projet de loi de modernisation sanitaire, ou « projet de loi santé »,
mais les sénateurs entendent accélérer le cours des choses. Le gouvernement
ne s'est pas encore exprimé à ce sujet, mais il est peu probable qu'il
accepte que son projet de loi santé soit amputé de son volet FMC. D'autant
que le projet de loi doit être examiné en Conseil des ministres dans
quelques semaines.
Quant aux médecins à diplôme étranger, ils ont prévu, entraînés par le
SNPAC (Syndicat national des praticiens adjoints contractuels), d'assister aux
débats du Sénat et de soutenir un amendement leur permettant d'obtenir la
qualification dans leur spécialité au bout de cinq ans de fonction à l'hôpital
tous statuts confondus (attachés, assistants, praticiens adjoints
contractuels, PH...). Un dossier qui leur tient à ce point à cœur qu'ils en
font un des préalables à la levée du préavis de grève des gardes déposé
par le SNPAC pour les mois de juillet et août prochains.
Karine PIGANEAU