Médecins à diplôme
étranger : ultime course à l'intégration
du
15/10/2003
En
attendant que soit arrêté un nouveau dispositif d'intégration dans le
système de soins français des médecins diplômés hors de l'Union
européenne, et alors que les moyens de régularisation de ces
praticiens (élaborés de manière transitoire à la fin des années
1990) se raréfient, deux organisations montent au créneau pour
soutenir ceux qui risquent de rester au bord du chemin.
La FPS (Fédération des
praticiens de santé) s'inquiète en particulier du sort des 704 praticiens
qui attendent leur autorisation administrative d'exercer la médecine générale
en France après avoir réussi les épreuves écrites et orales du CSCT
(certificat de synthèse clinique et thérapeutique) - jamais la
commission, dite de 1972, qui délivre ces autorisations, n'a accepté
autant de dossiers.
La FPS annonce dans un communiqué qu'elle « ne pourra pas
admettre qu'un seul de ces médecins », dont c'est la dernière
chance d'intégration, « se voie rejeter son autorisation pour
des raisons politiques ». Si tel devait être le cas, le
syndicat n'exclut pas l'éventualité d'un recours devant le Conseil d'Etat
ou devant le tribunal administratif.
De son côté, l'AMFDEC (Association des médecins français à diplôme
extracommunautaire ayant exercé dans le cadre de la loi CMU) défend
les quelque 300 médecins qui travaillaient déjà dans les hôpitaux
avant 1999 mais qui ont épuisé leurs possibilités de régularisation
(qu'ils n'aient pas passé les épreuves du CSCT ou du PAC pour devenir
praticien adjoint contractuel ou, au contraire, qu'ils les aient présentées
et qu'ils aient échoué, ou bien qu'ils ne totalisent pas dix années
d'exercice avant la date administrative butoir de 1999).
L'AMFDEC, selon laquelle des hôpitaux auraient commencé à licencier
certains de ces attachés associés « irrégularisables » au
regard des règles du jeu élaborées au fil des dernières années, a
écrit une lettre ouverte au ministre de la Santé dans laquelle elle
s'interroge : « Sommes-nous des incompétents ? Si
c'est le cas, comment expliquer que nous ayons obtenu pour la plupart
d'entre nous des titres nationaux de médecine. L'université française
délivre-t-elle des diplômes à des incompétents ? (Comment
expliquer que) nous assumions des responsabilités médicales à l'hôpital
(soins d'urgences, gardes de SAMU, anesthésie, etc.). Nos chefs de
service sont-ils irresponsables en nous confiant des malades ? »
L'association attire également l'attention des autorités « sur
les drames qui peuvent se produire sur le plan humain et social si le
problème n'est pas résolu ».
K. P.