du 29/06/2001

Les praticiens adjoints contractuels lèvent leur mot d'ordre de grève

F INALEMENT, les médecins à diplôme extra-européen ne feront pas de grève des gardes pendant les mois de juillet et d'août.


Un certain nombre des revendications du SNPAC ont été satisfaites par le gouvernement (photo S. Toubon)

Ayant obtenu satisfaction du ministère de la Santé sur un certain nombre de ses revendications, le Syndicat national des praticiens adjoints contractuels (SNPAC) renonce en effet à mettre à exécution une menace qu'il brandissait depuis plus de trois mois (« le Quotidien » du 21 mars).

C'est d'abord la promesse d'un élargissement des conditions d'accès aux dernières épreuves nationales d'aptitude à la fonction de PAC (praticien adjoint contractuel, statut qui permet aux médecins à diplôme étranger de ne plus exercer à l'hôpital dans des conditions précaires) qui a calmé les esprits. En avril 2002, les pharmaciens, les médecins, les dentistes à diplôme extra-européen pourront concourir. L'ensemble des spécialistes totalisant trois années d'ancienneté avant 1999 pourront se porter candidats, tout comme les médecins ayant échoué plusieurs fois aux premières sessions de l'examen. Les PAC, contraints par les précédentes conditions d'accès à se présenter comme généralistes, urgentistes ou gériatres - ils représentaient la moitié des candidats de la dernière session -, pourront passer les épreuves dans leur spécialité d'origine. L'accès au statut de PAC sera définitivement impossible après 2002.

Qualification : procédures harmonisées

Autre motif de satisfaction : la révision des modalités de qualification des PAC dans leur spécialité. Actuellement, quelque 620 PAC sur 4 500 ont cette qualification qui leur permet notamment de s'installer en ville. Le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, se serait engagé à harmoniser les procédures de qualification, à les automatiser au bout de cinq années d'exercice dans la spécialité, et à rouvrir les commissions actuellement fermées dans six spécialités (en oncologie, médecine nucléaire, etc.).

Enfin, les difficultés de transformation des postes de PAC en poste de praticien hospitalier (PH), quand leurs titulaires ont réussi le concours de PH, devraient être aplanies. Alors qu'actuellement, pour 872 PAC devenus PH, 260 postes ont été transformés, dont deux seulement en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, 100 nouveaux postes devraient être transformés et une circulaire précisera les modalités de transformation.
S'il se félicite de ces « avancées notables et importantes », le président du SNPAC, le Dr Hani-Jean Tawil, annonce aussi que son organisation continue de se battre sur plusieurs fronts : le salaire (celui des PAC représente 45 % de celui des PH), la rémunération des gardes des associés, le refus de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) de transformer les postes de ses PAC devenus PH.

Karine PIGANEAU