La Fédération des Praticiens de Santé - La FPS-
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FPS - communiqués
La FPS a été reçue par le conseiller de Mr Douste-Blazy, le 19 juillet 2004. Une réunion extra-ordinaire du CA de la FPS a eu lieu, immédiatement, après cette rencontre.
Une série d'action, modulée selon les résultats des négociations durant cet été, a été décidée lors de la réunion du CA...*
Cette série d'action comportera : manifestation, sit-in, grève des soins non urgents et de gardes...
1er RDV : Manifestation de tous les PADHUE en blouse blanche et en tenue de bloc :
Pour les détails, cliquez ici...
Préparez-vous à un grand mouvement d'action avec la FPS à partir de 15 septembre 2004
du
17 septembre 2004 / Manifestation des médecins
étrangers.
Le ministère prend plusieurs
engagements
Plusieurs dizaines de médecins en
blouse blanche ont manifesté devant le ministère de la Santé mercredi - 300,
selon la Fédération des praticiens de santé (FPS), organisateur du mouvement -
pour protester contre la manière dont va se dérouler la nouvelle procédure de
recrutement (NPR) des médecins diplômés en dehors de l'Union européenne, un
dispositif censé intégrer les médecins étrangers qui arrivent en France mais
aussi tous ceux, en grande précarité, qui exercent de manière illégale dans
nos hôpitaux (environ 3 000 selon la FPS) - à condition, bien
entendu, d'avoir réussi le concours.
La manifestation a porté ses fruits, puisqu'une délégation de praticiens a été
reçue dans l'après-midi. Le ministère de la Santé a fait plusieurs promesses
au cours de l'entrevue, rapporte la FPS : il s'engage à augmenter de 25 %
le nombre de postes ouverts au concours pour la première session qui se déroulera
en mars 2005, à mener une étude chiffrée et approfondie sur le terrain pour
connaître le véritable nombre de médecins en situation irrégulière,
notamment les titulaires d'un DIS (diplôme interuniversitaire de spécialisation),
à augmenter à nouveau le nombre de postes ouverts au concours en 2006, et à
faire en sorte que toutes les spécialités soient cette fois concernées. Le
ministère de la Santé a également promis de se pencher sur une autre question :
la possibilité de supprimer l'un des deux quotas (d'entrée ou de sortie) de la
NPR, une des revendications de la FPS. Son délégué général, le Dr Hani-Jean
Tawil, note « des ouvertures », mais attend « des
engagements fermes par écrit ». L'éventualité d'un dépôt de préavis
de grève pour accentuer la pression sur les pouvoirs publics n'était pas écartée
mercredi en fin de journée. Le conseil d'administration de la FPS se réunit
demain et décidera à cette occasion de la suite à donner au mouvement.
France Soir, 16 septembre
2004
PRÉCARITÉ Les médecins «diplômés hors union
européenne» manifestent leur colère
Le SOS des immigrés du stéthoscope
La France, terre d'accueil? Les médecins diplômés à l'étranger
n'y croient plus. Hier, une centaine d'entre eux
ont exqrimé leur colère lors d'un rassemblement devant le ministère
de la Santé. Selon Hani- Jean Tawil, porte-parole de la Fédération des
praticiens de la santé, qui représente les PADHUE, « il ya3.000 praticiens
à diplôme hors Union européenne (PADHUE) qui travaillent dans des hôpitaux
de façon illégale et sous des statuts précaires».
Depuis 1995, environ 7.000 avaient réussi à passer différents examens et concours pour être intégrés dans la communauté médicale. Les autres sont aujourd'hui confrontés à de graves difficultés pour un salaire parfois deux fois moins élevé. Ils sont souvent contraints de multiplier les gardes sans réel espoir de devenir praticien hospitalier au même titre que leurs collègues. « Nous ne sommes même pas inscrits sur l'ordre des médecins », déploraient -t - ils hier après-midi. Tous se mobilisent contre une nouvelle procédure de recrutement qui consiste à valider leur diplôme étranger et leur expérience en France. Outre le fait qu'ils doivent repasser leur examen, beaucoup contestent le faible nombre de places.
«Nous avons obtenu une augmentation. de 25 % du nombre des places au concours, de 155 à environ 200. Ce n'est pas énorme. Nous souhaitons que ce nombre soit multiplié par trois ou quatre», a poursuivi Hani Jean Tawil, après la réunion au ministère.
Ce concours s'adresse à tous les médecins généralistes ou spécialistes, aux dentistes et pharmaciens ayant un diplôme obtenu hors HE. Il permettra à terme au candidat qui le réussit« de devenir médecin à part entière en France », selon M. Tawil.
Le ministère a également annoncé « une étude de terrain en commun avec la FPS pour savoir combien il y a de médecins, dentistes ou pharmaciens dans les hôpitaux sous statut précaire et s'ils ont été embauchés ou recrutés légalement ou pas», a ajouté M. Tawil. Cette étude devrait être prête d'ici à la fin de l'année. La FPS qui a rencontré un conseiller de Philippe Douste- Blazy étudiera les propositions du ministère lors d'un conseil d' administration samedi.
F.
S.
|
VENU DU SUD DE LA FRANCE POUR MANIFESTER,
K K traîne discrètement
sa valise au milieu de la troupe. Une valise qu'il n'a jamais vraiment posée
en tant que spécialiste en biologie médicale. Son statut de praticien attaché
associé à un hôpital, à Arles, ne le lui permet pas. Le regard franc, la
voix posée, K a du mal à cacher son amertume. «Je veux faire part de ma
frustration », dit -il avec sérénité. «Nous vivons une injustice en
travaillant dans des conditions précaires alors qu'on ne peut pas exercer.»
Pourtant, comme beaucoup,
K s'est plié à la procédure.
«Après mon diplôme de pharmacien obtenu en Algérie, j'ai passé un diplôme
d'études spécialisées (DIS) de biologie médicale à l'ambassade de France,
à Alger.» En 1993, il entame quatre années d'internat au CHU de
Montpellier, passage obligé pour valider ses diplômes et ses stages. Mais, au
bout de cette période, il ne peut toujours pas exercer sa spécialité. C'est là que « le
cauchemar
commence», lâche t il. Une impasse qui le force à se contenter d'un poste de
praticien attaché associé depuis 2001. «J'ai les mêmes compétences et
responsabilités que mon chef ».
Mais, en tant que contractuel, la moindre erreur lui serait fatale. «Mes confrères ne comprennent pas non plus cette situation », reconnaît-il Un piètre salaire, sans évolution possible: une précarité qui dure et qui inquiète les siens en Algérie. «Je n'étais pas censé rester en France. Mais je me suis marié et je ne peux pas demander à ma femme qui est médecin de tout abandonner ici. C'est comme si nous n'avions pas le droit d'avoir une vie, de tomber amoureux ou d'avoir des projets d'avenir.»
« Dans l’illégalité forcée »
LA GORGE NOUÉE, vibrante de colère et d'émotion, Achour réclame« que l'Etat français répare enfin une injustice». Ce gériatre de38 ans est depuis dix ans en France un Padhue. « Concrètement, je suis un médecin français mais on ne me reconnaît pas comme tel, soupire-t -il douloureusement. Je suis donc dans l'illégalité forcée, corvéable à merci, sous-payé et dans un statut très précaire.» D' Origine algérienne mais de nationalité française, Achour quitte l'Algérie en 1993 pour rejoindre sa femme à Paris. Dès son arrivée, le jeune médecin passe un examen pour faire reconnaître son diplôme étranger afin de pratiquer en France.« Un jury souverain de sept médecins a validé mon diplôme et pourtant je ne suis toujours pas reconnu comme médecin à part entière car une commission a rejeté certains dossiers sur le plan administratif sans que i 'on ne sache pourquoi et sur quels critères. C'est totalement injuste et incompréhensible ».
Le jeune gériatre travaille tout de même dans un. hôpital public pour pallier une pénurie de médecins. «C'est terrible d'avoir cette impression d'être embauché de façon illégale. On nous prend parce qu'on a besoin de nous mais du jour au lendemain les chefs de service peuvent décider de nous virer. On a plutôt intérêt à être gentil avec eux…» Tous les six mois son contrat est renouvelé si son poste n'est pas occupé par un interne.
Clara Dutour
* Egora, Jeudi 16 Septembre 2004
http://www.egora.fr/3v_script/winbreve_asp/winbreve.asp?where=0&newsid=34116&news_ref=17327
Les précaires de la communauté médicale hospitalière. Sandra Boutin
Ils
sont environ 3.000 en France. Diplômés en médecine dans un pays hors Union
européenne et sans équivalence avec les diplômes français, ils exercent
pourtant leur métier dans les hôpitaux du territoire français pour une raison
simple : on a besoin d´eux. Mais quand il s´agit de les titulariser, la
chanson n´est plus la même. Ces PADHUE (Praticiens à diplôme hors Union
européenne) sont donc les emplois précaires de la communauté médicale
hospitalière : ils ne sont pas assurés de conserver leur poste et sont moins
bien payés que les diplômés français.
Quand il était ministre de la Santé, Jean-François Mattéi leur avait promis
de faire disparaître ces statuts précaires, rappellent-ils. Aujourd´hui,
plusieurs mois après son départ, la promesse n´a pas été reprise par son
successeur. Des postes, au nombre de 155 pour les médecins – auxquels s´ajoutent
15 postes de pharmaciens, 15 postes de chirurgiens dentistes et 30 postes de
sage-femmes – ont toutefois été ouverts mais à la Fédération des
praticiens de santé (FPS), qui représente les PADHUE, on estime ce chiffre
tout simplement ridicule.
C´est donc pour dénoncer cette situation qu´ils jugent intolérable que les
PADHUE sont allés manifester devant le ministère de la Santé, ce mercredi,
envoyant une délégation s´entretenir avec des émissaires de l´avenue de Ségur.
L´entretien aura permis quelques avancées mais rien d´officiel, aucun
engagement écrit n´ayant été signé. Ainsi, explique Jamil Amhis, président
de la FPS, le cabinet de Philippe Douste-Blazy aurait accordé l´ouverture de
200 postes aux PADHUE, ce qui ne suffit évidemment pas mais pourrait contribuer
à calmer le jeu entre les protagonistes. Pour occuper ces postes et donc être
titularisés, les PADHUE devront se présenter à la nouvelle procédure de
recrutement (NPR). Dans ce contexte, la FPS demande à ce que les praticiens qui
ont validé l´examen du CSCT (Certificat de synthèse clinique et thérapeutique)
soient exemptés de ce concours, qu´on les place hors quota, dans la mesure où
ils ont déjà « prouvé » leurs connaissances. Mais il va sans dire que «
cela n´arrange pas » le ministère compte tenu du fait que cela augmenterait d´autant
le nombre de postes à ouvrir…
Pour l´heure, les PADHUE attendent du ministère un document écrit relatif aux
engagements oraux de ce mercredi et prépare le conseil d´administration de la
FPS prévu ce samedi. La Fédération maintient en outre son préavis de grève
du 22 septembre.
Réaction du 16/09/2004 :
- de : G.M. / Les médecins du travail des hôpitaux ont aussi un statut pourri, ils possèdent pourtant tous les diplômes requis. Le ministère réfléchit depuis 30 ans à leur situation... sans résultat... peut-être pour le siècle prochain
- de : KA. Nice / Pourquoi valider ces praticiens? Pourquoi les autoriser à travailler , les utiliser et pour les remercier, on les met au placard
*
Agence
France Presse = AFP : Santé-médecins-étrangers
Les médecins à diplômes étrangers reçus au ministère de la
Santé
PARIS, 15 sept 2004 (AFP) - Une centaine de médecins titulaires
de diplômes étrangers, qui affirment exercer sous statut précaire à l'hôpital,
ont manifesté mercredi devant le ministère de la Santé, où leurs représentants
ont été reçus, pour protester contre une procédure de recrutement
insuffisante selon eux, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Il y a 3.000 praticiens à diplôme hors Union européenne
(PADHUE) qui travaillent dans des hôpitaux de façon illégale et sous des
statuts précaires", a estimé un représentant de la Fédération des
praticiens de santé (FPS, qui représente les PADHUE).
"Nous avons obtenu une augmentation de 25% du nombre des
places au concours, de 155 à environ 200. Ce n'est pas énorme. Nous
souhaitons que ce nombre soit multiplié par trois ou quatre", a
poursuivi ce porte-parole, Hani-Jean Tawil, après la réunion au ministère.
Ce concours s'adresse à tous les médecins généralistes ou spécialistes,
aux dentistes et pharmaciens ayant un diplôme obtenu hors UE. Il permettra à
terme au candidat qui le réussit "de devenir médecin à part entière
en France", selon M. Tawil.
Le ministère a également annoncé "une étude de terrain
en commun avec la FPS pour savoir combien il y a de médecins, dentistes ou
pharmaciens dans les hôpitaux sous statut précaire et s'ils ont été
embauchés ou recrutés légalement ou pas", a ajouté M. Tawil. Cette étude
devrait être prête d'ici à la fin de l'année.
La FPS étudiera les propositions du ministère lors d'un conseil
d'administration samedi.
Sa délégation a rencontré le sous-directeur de la Direction de
l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) et un conseiller de
Philippe Douste-Blazy.
st/ed/or
*Le Quotidien du Médecin du : 15/09/2004
Le
recrutement des médecins étrangers ; Manifestation
aujourd'hui au pied du ministère
LA
FÉDÉRATION DES PRATICIENS de santé (FPS, membre de l'Inph - Intersyndicat
national des praticiens hospitaliers) organise aujourd'hui une manifestation « en
blouse blanche et tenue de bloc » devant le ministère de la
Santé, de 14 heures à 17 heures, pour dénoncer l'esprit de la
nouvelle procédure d'autorisation d'exercice pour les praticiens diplômés
hors de l'Union européenne.
« Cette nouvelle procédure ne tient
pas compte des 3 000 praticiens à diplôme étranger exerçant
actuellement sans équivalence dans des conditions inacceptables »,
regrette la FPS. La fédération juge trop restrictifs le décret du 8 juin
2004 et les arrêtés mettant en place cette nouvelle procédure, pour diverses
raisons.
Première d'entre elles : seul le tiers des spécialités médicales et les
deux tiers des spécialités chirurgicales sont ouvertes au nouveau concours,
dont la première session se déroulera en mars 2005. « Nous
voulons que toutes les spécialités soient concernées pendant au moins trois
ans ; le ministère s'y était engagé mais il n'a pas tenu parole, c'est
un point très important sur lequel nous ne lâcherons pas », déclare
le Dr Hani-Jean Tawil, délégué général de la FPS.
Autre sujet de mécontentement : le quota de places réservées pour 2005
(155 postes pour l'ensemble des spécialités médicales ouvertes, 15 postes
de pharmacien, 15 postes de chirurgien dentiste et 30 postes de
sage-femme) est jugé « ridicule »,
au regard du nombre de praticiens à diplôme extra-européen exerçant
actuellement, de manière illégale, dans les hôpitaux français. Outre la révision
à la hausse de ces quotas dits d'entrée, la FPS demande la suppression du
second quota - celui, dit de sortie, exercé par la commission
d'autorisation d'exercice de la médecine -, ainsi que le passage hors
quota de l'ensemble des médecins ayant déjà validé les trois ans de stage
rendus obligatoires par la nouvelle procédure de recrutement.
La demande d'une amélioration de cette nouvelle procédure sera au cœur de la
manifestation d'aujourd'hui, même si d'autres revendications s'ajoutent à
celle-ci, comme la poursuite de la transformation des postes praticiens adjoints
contractuels (PAC) en postes de praticien hospitalier (PH) ou l'intégration
totale des dentistes étrangers dans le système sanitaire français. La FPS, reçue
lundi soir Avenue de Ségur à la demande du ministère de la Santé, espère
qu'une délégation pourra appuyer son message cet après-midi auprès du
cabinet de Philippe Douste-Blazy.
Cette première mobilisation pourra être suivie d'autres actions en l'absence
de prise en considération par la tutelle des réclamations de la FPS, annonce
l'organisation dans un communiqué.
DELPHINE CHARDON
* Reportage sur TF1 au JT de 20 heures - Mercredi 15 septembre 2004...
Tapez http://videos.tf1.fr/video/news/lesjt/
* plusieurs reportages seront diffusés sur France 3 - Régions...
"le dossier de la rédaction"
Reportage
sur France 2 – Journal de 20hrs du mercredi 15 septembre 2004. Tapez http://videojts.france2.fr/popupjt/popup.php3?journal=20h
reportage sur France radio toute la semaine de 13 septembre avec un entretien avec notre Président pour le Mercredi 15 tapez http://www.radiofrance.fr/
Le blues des médecins étrangers / Dossier réalisé par Célia Quilleret.
Une avancée du ministère
après cette manifestation : 200 médecins vont être titularisés en 2005 et
non 155 :
Les médecins à diplôme hors Union européenne se sont rassemblés mercredi
après-midi devant le Ministère de la Santé. Ils protestaient contre leur
nouvelle procédure de recrutement, beaucoup trop sélective à leurs yeux. le
ministère a décidé au mois de juillet de créer un concours exceptionnel pour
l'année 2004-2005. 155 postes de praticiens leur étaient proposés, dans
différentes spécialités. Une solution, a minima, qui ne les satisfaisait pas
du tout. Et finalement, à l'issue de leur mouvement, le ministère leur a
accordé 45 postes de plus. Il y aura donc 200 médecins titularisés en 2005.
Par ailleurs, un nouveau concours pourrait être organisé en 2006, selon les
besoins.
Si la France est traditionnellement une terre d'accueil pour les médecins venus
d'ailleurs, les situations de ces milliers de praticiens qui comblent beaucoup
de postes vacants dans nos hôpitaux sont très diverses.
Certains ont réussi, après de longues années de galère, à passer les
différents examens et concours nécessaires pour être intégrés et reconnus
dans la communauté médicale. Ils sont environ 7000 à avoir réussi depuis
1995. D'autres en revanche n'y sont pas parvenus et se trouvent aujourd'hui
confrontés à de lourdes difficultés. Employés à des postes très
précaires, dans des conditions souvent illégales, ils sont obligés de
multiplier les gardes, sans réel espoir de devenir un jour praticien
hospitalier, comme leurs collègues. Depuis juillet 1999, la loi dite "CMU"
interdit en effet aux hôpitaux de faire travailler les médecins étrangers qui
n'exerçaient pas en France avant cette date.
Pour illustrer ces différentes situations, nous nous sommes rendus dans
plusieurs centres hospitaliers. Portrait-croisé, tout d'abord de deux médecins
formés à l'étranger : l'un d'eux a réussi à devenir chirugien dans un
hôpital de région parisienne, l'autre est toujours dans une situation de
grande précarité...
3000 médecins dans
l'impasse.
Pour la Fédération des praticiens de santé, qui défend les
médecins étrangers, la situation est claire : les hôpitaux veulent bien
recruter des praticiens d'origine étrangère pour combler leurs plannings de
gardes, mais ils ne veulent pas les titulariser. Pour que ces abus s'arrêtent,
ce syndicat en est même arrivé à demander que les hôpitaux ne puissent plus
faire travailler ces médecins aussi facilement. Résultat, depuis juillet 1999,
la loi dite "CMU" interdit aux hôpitaux de recruter les nouveaux
venus. En échange, le ministère vient de créer un concours exceptionnel qui
sera organisé cet automne pour en titulariser certains : 155 postes sont
offerts pour 3000 médecins. "C'est très insuffisant", dénonce Jamil
Amhis, le président de la FPS, également chirurgien pédiatre à l'hôpital
intercommuncal de Créteil. "Cela fait quatre ans que nous attendons cette
procédure de recrutement et nous avons un nombre dérisoire de postes et pas
dans toutes les spécialités", dénonce-t-il. Et d'ajouter, "on est
en train de recréer une catégorie de médecins sans statut ni possibilité d'excercice
et qui sont pourtant dans les hôpitaux". Face à eux, pourtant, le
ministère ne semble pas près d'augmenter le nombre de postes et Joël
Bouffiès, délégué général adjoint de la Fédération hospitalière de
France, qui regroupe les patrons d'hôpitaux, comprend les deux camps :
"depuis des années, les hôpitaux publics ont été contents de les
trouver pour pourvoir des postes vacants, maintenant c'est sûr qu'on ne pourra
pas tous les intégrer."
Pour Jamil
Amhis, les médecins étrangers ne prennent la place de personne. © CQ
/ RF
Un "cache-misère"
?
Alors pourquoi continuer à faire travailler près de 3000 médecins en
situation précaire ou illégale ? "Si ces médecins sont en activité,
c'est qu'on a besoin d'eux", répond Jamil Amhis, "on ne prend la
place de personne". Un avis que ne partagent pas tous les praticiens
formés en France. Le président de la coordination médicale hospitalière,
François Aubart, qui s'inquiète notamment de la désaffection de la chirurgie
en France, ne veut pas que cette arrivée de médecins étrangers donne
l'illusion que l'hôpital ne manque pas de bras. "C'est un malheureux
cache-misère", dénonce-t-il, "une pratique de contournement du
numerus clausus". S'il faut bien selon lui, que la France accueille des
médecins étrangers, cela ne doit pas être la seule solution pour faire
fonctionner des services de chirurgie, "avec un jeu de primes souvent
illégal".
Que l'Etat prenne ses responsabilités. En
tous cas, pour clarifier cette situation, jugée souvent hypocrite, tous
s'accordent à dire que les pouvoirs publics doivent trouver une solution.
"Il faut que ce soit clair, qu'on ouvre des postes en fonction des
besoins", pour Jamil Amhis. Un avis partagé par Alain Jacob, chirugien à
l'hôpital sud-francilien de Courcouronnes. Fort de ses 25 ans d'expérience
hospitalière, il estime que "la France doit former suffisamment de
médecins pour ne pas s'engager dans l'impasse de faire venir des
précaires". S'il se félicite de la titularisation de 7000 médecins
étrangers depuis 1995, il se trouve "honteux" de travailler dans un
pays où "l'hôpital recrute à l'extérieur, dépeuple des pays en cours
de développement, sans pouvoir intégrer ces médecins." Une situation que
beaucoup, comme lui, juge "indigne" de la France.
Ecoutez :
Deux parcours, deux combats http://www.radiofrance.fr/reportage/dossier/index.php?rid=&aid=45000133&formtype=dossierUn salaire 40% inférieur à celui d'un praticien français. Ce n'est pas sans émotion qu' Hani Jean Tawil, praticien hospitalier à temps plein en chirurgie orthopédique à Orsay, présente son collègue ukrainien, Roustam Chahtahtinsky, employé lui à mi-temps en tant que médecin attaché associé : "Il est très bon Roustam, mais sa situation est très difficile". Ce franco-ukrainien arrivé en France en 1992 préfère en effet garder du temps pour faire des gardes, plus contraignantes, mais mieux rémunérées. Dans le service d'orthopédie, son salaire est de 40% inférieur à celui d'un praticien formé en France. "C'est ça mon métier, les gardes", dit-il, amer. Mais avec une famille, les allers-retours permanents entre Orsay, les urgences de Lagny, de Beclère à Clamart et de l'hôpital Beaujon à Paris, le tout en 60 à 70 heures de travail par semaine, pour gagner 2200 à 3000 euros, ne sont pas sans poser de problèmes. "C'est trop épuisant, après ça, tu es épuisé, tu n'as plus de tête pour préparer un concours", explique-t-il.
Parfois,
Roustam Chahtahtinsky pense même à changer de métier ou de pays. © CQ
/ RF
"Compétent la nuit, mais pas le jour".
Pourtant, Roustam a été formé à l'école de chirurgie de Moscou, qu'il
estime "très bonne". Depuis son arrivée en France en 1992, ce
chirugien s'est spécialisé en traumatologie, puis en orthopédie. Mais, dans
sa situation, ce médecin est surtout utilisé par les hôpitaux français pour
combler le manque d'urgentistes. "En Ile-de-France, 75% des urgences sont
assurées par des médecins étrangers", précise Hani-Jean, "et
l'hôpital ne veut pas les intégrer". Une humiliation pour Roustam qui
aimerait bien savoir, une bonne fois pour toutes, s'il est jugé compétent, ou
non par la France. Car si ses collègues, français comme étrangers, lui font
une entière confiance, il n'est toujours pas reconnu par l'Ordre des médecins.
"En fait, on est jugé compétent la nuit, quand on est tout seul, ou en
juillet-août, et pas le jour", conteste Hani Jean, à bout de nerfs.
20 ans de galère, plus
jamais ça ! Si Hani Jean est ému, c'est qu'il est lui aussi passé par une
période précaire et difficile, vingt longues années de galères entre son
arrivée en France, en 1982, et son accession au niveau de praticien
hospitalier, à Orsay, en 2002. En vingt ans, ce médecin formé en Egypte a dû
passer toutes les équivalences nécessaires pour exercer en France, un
casse-tête indescriptible : "il a fallu 20 ans pour que la France
reconnaisse mes compétences, alors que j'ai été employé des années comme
faisant fonction d'interne et médecin attaché". C'est d'ailleurs pour que
cette situation ne se reproduise pas aujourd'hui qu'"il défend les
collègues", au sein du syndicat. Mais la différence, c'est que Hani Jean,
comme d'autres médecins étrangers arrivés dans les années 80 et largement
utilisés par les hôpitaux ont pu être titularisés grâce à une loi de 1995
leur donnant la possiblité de transformer leur poste de praticien adjoint
contractuel, dit "PAC", en poste de praticien hospitalier.
"Aujourd'hui, ce n'est plus possible", explique Hani Jean.
Une ambition réduite comme peau de chagrin. Depuis juillet 1999, les
hôpitaux ne peuvent plus en effet recruter de médecins étrangers. Alors bien
sûr, le ministère de la Santé a bien décidé de mettre en place un concours
exceptionnel cette année, mais les places sont chères : 155 postes de
praticiens pour 3000 candidats potentiels. Et surtout cinq places en
orthopédie. Du coup, le parcours modèle de son collègue ne parvient même pas
à faire rêver Roustam. "Je suis complètement découragé",
assure-t-il. Et d'ajouter : "Même si Hani Jean me pousse à passer ses
concours, je pense moi que c'est suicidaire." Roustam pense même parfois
à changer de métier ou de pays. "En France, je peux espérer être
reconnu et faire la petite traumato des urgences, mais si je veux garder mes
ambitions chirurgicales, il faut que je revienne dans mon pays",
explique-t-il. "Mais en même temps, les gens comme moi ne peuvent pas
être exclus, parce que les urgences reposent sur nos épaules",
ajoute-t-il. Comme lui, il reste 3000 médecins étrangers en situation très
précaire. C'est justement pour améliorer leurs conditons de travail que Hani
Jean Tawil et la Fédération des praticiens de santé appellent à une journée
d'action ce mercredi
Fort de son succès, Hani Jean Tawil a décidé de "défendre ses
collègues". © CQ / RF
Ecoutez =
L'hôpital de Fourmies sauvé par l'Europe
Le paradis des médecins étrangers. A l'hôpital de
Fourmies, la situation des médecins étrangers est bien différente de celle
des services parisiens. C'est un peu le paradis des blouses blanches venues
d'ailleurs. Tous sont employés à plein temps et payés sensiblement comme
leurs collègues formés en France. De toutes façons, Philippe Legros, le
directeur de l'hôpital n'avait pas le choix : pour attirer ces médecins,
"recrutés pour leur qualité", il fallait leur proposer des
conditions de travail satisfaisantes. Oprea Stanca est anesthésiste-réanimateur
à l'hôpital de Fourmies. Après des années très difficiles où elle jonglait
entre les gardes à Amiens et ses révisions de concours, elle y est arrivée
pour des remplacements en tant que médecin attaché. Mais elle a tout de suite
été "très bien accueillie dans cet hôpital à taille humaine",
comme elle dit. Surtout, comme son directeur souhaitait la garder, il lui a
permis de prendre du temps pour préparer son concours de praticien hospitalier,
qu'elle a ensuite obtenu. Aujourd'hui, elle se dit "parfaitement épanouie"
dans cet hôpital. Une aubaine par rapport à la plupart des 3000 médecins
attachés qui multiplient les gardes pour s'en sortir.
A 50 ans, Oprea Stanca, anesthésiste
réanimateur roumaine se trouve parfaitement bien à Fourmies. © CQ /
RF
"Pas un seul médecin français à la maternité."
"Ce qui m'intéresse", explique Philippe Legros, "c'est que ces médecins
deviennent fourmilliens, s'installent ici avec leur famille". Les médecins
attachés associés étrangers sont donc dès leur arrivée considérés comme
des praticiens français et ils n'ont pas à multiplier les gardes aux
alentours. "La situation ne se pose pas ici et de toutes façons ça ne
serait pas possible puisqu'on est à plus d'une heure de tout hôpital. Que ce
soit Lille, Cambrai, Saint-Quentin, Laon ou Reims, il n'y a pas de plateau
technique à moins d'une heure d'ici", explique-t-il. C'est d'ailleurs
cette situation qui justifie la présence d'un hôpital dans le val de sambre.
"Je n'ai pas pu recruter un seul médecin d'un CHU de Lille, Reims, ou
Amiens, ils ne veulent pas venir dans une petite ville excentrée." A son
arrivée il y a treize ans, le gynécologue-obstétricien de l'hôpital allait
partir à la retraite et la maternité était condamnée. "Il n'y a pas un
seul médecin français à la maternité et c'est cette équipe européenne qui
a permis de passer de 300 à 900 naissances par an", se félicite Philippe
Legros, pas peu fier de montrer le bâtiment tout neuf de la maternité, ses
couleurs acidulées, et ses chambres tout confort.
Situé
dans une ville de 15 000 habitants, cet hôpital entièrement rénové était
menacé de disparition il y a une dizaine d'années. © CQ / RF
Une préférence pour l'Europe. "Notre service d'hémodyalise fonctionne également avec deux médecins d'origine marocaine", ajoute Philippe Legros, qui ne cache pas cependant sa préférence pour les candidats de l'Union. "Depuis juillet 1999, on n'a plus le droit de recruter des praticiens hors UE", explique-t-il. Il est en effet beaucoup plus facile de recruter des médecins européens, qui obtiendront très facilement leur équivalence pour être reconnu par le Conseil de l'ordre. C'est le cas de Piotr Morawski, qui a pu réaliser son rêve le 1er mai dernier. Dès l'adhésion de son pays, la Pologne, à l'Union europénne, ce psychiatre a pu répondre à une offre de candidature et s'installer à Fourmies, avec sa famille. "Avant, c'était très difficile pour nous de travailler en France", témoigne-t-il, "quand j'ai vu cette annonce à Fourmies, tous mes rêves sont devenus réalisables". Avec une simple inscription à l'Ordre des médecins, une autorisation de travail de cinq ans, sa situation est régularisée. Piotr Morawski peut exercer à l'hôpital, aux côtés d'un collègue moldave. Les yeux de son directeur sont donc tournés vers 2007 et l'adhésion de nouveaux pays à l'Union européenne, comme la Roumanie.
Piotr
Morawski a profité de l'entreé de son pays, la Pologne, dans l'UE pour être
recruté dans cet hôpital. © CQ / RF
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Les clés du succès de Philippe Legros. Le directeur de l'hôpital de Fourmies explique comment, depuis son arrivée il y a treize ans, il a réussi à recruter et à garder 24 médecins étrangers, tous employés à temps plein..
- plusieurs reportages sont diffusés toute la journée de mercredi 15 septembre 2004 sur France Info, France Inter et France Culture...
- un article sera consacré aux PADHUE - France soir, Le Monde...
- un article sera publié dans Impact Médecin...
- Radio Méditerranéenne Internationale diffusera un reportage sur les PADHUE...-
- RFI : reportage "Santé priorité", entretien avec notre Secrétaire général, le mercredi 14 septembre du 11hrs10 à 11-20...
La FPS appelle à la grève, le Quotidien du Médecin du 29 juillet 2004, cliquez ici...
Le Quotidien du Médecin du 22 juillet 2004 : La nouvelle procédure se précise, la FPS est en colère