Le Quotidien du Médecin  / 28 novembre 2001

Le ministère entrouvre les portes de l'hôpital aux médecins libéraux

Au ministère de la Santé, la direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS) réfléchit à de possibles modalités d'intégration des médecins libéraux à l'hôpital public.

Pour l'instant, elle circonscrit les passerelles qu'elle imagine à quelques spécialités et à des occasions bien identifiées. C'est très précisément dans le cadre d'opérations de restructuration où l'activité d'une clinique privée est transférée vers un hôpital public que la DHOS s'interroge sur le moyen de faire travailler à l'hôpital (plutôt que de les laisser aller dans une autre clinique ou s'installer en ville), des gynécologues-obstétriciens, des anesthésistes-réanimateurs et des pédiatres, éventuellement des radiologues et des chirurgiens.

Pour ces cas précis, la DHOS se propose, ainsi que l'écrit son directeur, Edouard Couty, aux représentants des médecins hospitaliers, de revenir sur les textes qui régissent actuellement les formes « contractuelles » d'embauche des praticiens hospitaliers (PH). « Reprendre les praticiens au 9e échelon » est une des pistes explorées par le ministère. Ce qui correspond à un stade de la carrière hospitalière (qui compte 13 échelons en tout) auquel les médecins sont payés 409 472 F par an, soit 62 423,60 euros.

Dans l'objectif d'éviter la fuite de médecins qui font parfois cruellement défaut à l'hôpital public (il y a aujourd'hui plus de 3 000 postes de PH vacants dans toute l'institution), la DHOS souhaite aller plus loin : elle va permettre à ces médecins, même s'ils ne remplissent pas les conditions, de passer le concours de PH de type 1 (oral, titres et travaux et services rendus, mais pas d'écrit). D'éventuelles « reprises d'une ancienneté » dans la profession sont également à l'étude.

Ces propositions ne sont qu'une ébauche de réflexion, insiste le ministère. Cependant, la DHOS ne souhaite pas, visiblement, que ce travail reste lettre morte. Elle a invité les représentants des médecins hospitaliers à lui préciser par écrit leur « sentiment sur ces questions » et espère que ce dossier pourra être mis à l'ordre du jour d'une réunion des comités de suivi des protocoles d'accord signés par les PH et le ministère en mars 2000 et en octobre dernier.

Karine PIGANEAU