Jeudi 29 Avril 2004
par Sandra Boutin
Jamil Amhis (FPS) : « si nous étions mauvais, on nous aurait virés »
Depuis quelques semaines, la Fédération des praticiens de santé
(FPS), qui rassemble les praticiens à diplôme hors Union européenne, se
faisait silencieuse. Selon son président, le Dr. Jamil Amhis, c´est parce que
ses membres « étaient en léthargie pour travailler sur les dossiers ».
D´ailleurs, ajoute-t-il, « nous avons rendez-vous à la DHOS lundi prochain
pour parler du recrutement des praticiens étrangers ». Selon lui, l´ouverture
de l´Europe pourrait bien influer sur l´intérêt des médecins étrangers
pour la France. Toutefois, précise-t-il, il faut savoir que les candidats à un
poste en France dont le pays d´origine est francophone ont souvent des compétences
médicales solides. Pour les autres, s´il leur manque des compétences, ils l´acquièrent
rapidement. Nul besoin donc, à ses yeux, de jeter l´anathème sur ces
praticiens. D´ailleurs, plaide-t-il encore, « si nous étions mauvais, on
nous aurait virés ».
Là où la FPS souhaite se battre, en revanche, c´est sur le manque de clarté, de lisibilité du système français. En effet, explique Jamil Amhis, « en France, le jeu n´est pas clair : on peut travailler pendant des années sans accéder à rien. Ici, on n´est jamais comme les autres, ni financièrement, ni statutairement ». S´il reconnaît que les médecins étrangers viennent s´installer et pratiquer leur art en France par philosophie ou idéologie politique en toute connaissance de cause, c´est-à-dire en sachant pertinemment qu´ils seront moins payés et moins bien considérés que leurs homologues français, il estime qu´une fois qu´ils ont fait leurs preuves, montré leurs compétences, ils devraient accéder notamment au même niveau de rémunération que les médecins français.