du 03/12/2001

 

L'Ordre demande que le numerus clausus soit porté à 7 000 étudiants par an

Le Conseil national de l'Ordre des médecins estime qu'il faut « augmenter de façon considérable le numerus clausus » (nombre d'étudiants admis en deuxième année d'études de médecine), jusqu'à « 7 000 pendant au moins cinq ans » (contre 4 700 à la rentrée 2001), afin de faire face aux départs en retraite massifs de médecins, dont l'âge moyen s'élève aujourd'hui à 46 ans.

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Selon l'étude annuelle de l'Ordre sur la démographie médicale (« le Quotidien » du 30 novembre), on pourrait passer de 200 797 médecins en activité au 1er janvier 2001 à seulement 160 000 actifs (soit le niveau de 1988) en 2020, si rien n'est fait d'ici là.
Compte tenu du délai nécessaire pour former les médecins (9 ans pour les généralistes actuellement et 12 en moyenne pour les spécialistes) et de la réaction tardive des pouvoirs publics, « on aura de toute façon un déficit important dès 2010 », prévient le Dr Pierre Haehnel, secrétaire général de l'Ordre.

A l'avenir, non seulement le nombre de médecins devrait diminuer, mais ceux-ci travailleront probablement moins, puisque les jeunes praticiens d'aujourd'hui aspirent à « un confort de vie plus important », rappelle le Pr Jean Langlois, chargé de la démographie au Conseil national de l'Ordre. Cette tendance pourrait se renforcer du fait de la féminisation croissante du corps médical (en 2000, 56 % des étudiants, après le concours de la première année du premier cycle des études médicales, étaient des femmes).

Les inquiétudes de l'Ordre portent également sur les disparités, à la fois par spécialité et par zone géographique. C'est pourquoi, selon lui, la nécessaire augmentation du numerus clausus doit être combinée avec la réduction des disparités.

Mesures libérales

Comment corriger la répartition géographique qui privilégie « les régions du soleil et l'Ile-de-France », au détriment de « zones désertifiées » ? « Nous pensons, à l'Ordre, que les mesures libérales - à moins qu'elles n'aboutissent à un échec - sont quand même préférables à des mesures coercitives », répond le Pr Langlois. Pour l'Ordre, l'aide à l'installation instaurée par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2002 va dans le bon sens. Les mesures incitatives peuvent venir aussi des conseils généraux ou des associations de maires. L'Ordre rappelle qu'il peut aider les médecins libéraux dans le montage juridique de réseaux et de maisons médicales en zone rurale.

Agnès BOURGUIGNON

Huit mille médecins à diplôme étranger en France

Cette année, l'étude démographique de l'Ordre consacre un chapitre aux 8 000 médecins à diplôme étranger exerçant en France, dont un tiers environ a la nationalité française, de naissance ou après nationalisation.
L'Ordre recense, parmi ses inscriptions au tableau au 1er janvier 2001 :
- 2 572 praticiens diplômés de l'Union européenne (hors France),
- 3 272 praticiens diplômés à l'étranger, hors de l'Union européenne, qui ont obtenu un droit de plein exercice (soit par la loi de 1972, soit par celle de 1999 au titre de la filière de praticien adjoint contractuel ou de la filière du certificat de synthèse clinique et thérapeutique),
- et enfin, 1 985 diplômés hors Union européenne, inscrits sur les listes d'aptitude à la fonction de PAC et titulaires d'un poste PAC au début de cette année.