Le quotidien de Médecin : 5 novembre 2001

Médecins à diplôme étranger : un syndicat demande de ne pas oublier les exclus

Le Syndicat médical plus (SM+), qui compte quelque 1 300 adhérents parmi les 8 000 médecins à diplôme étranger présents dans les hôpitaux français, demande aux pouvoirs publics de ne pas oublier ceux de ces praticiens - ils seront autour de 2 000 - que la fin des dispositifs d'intégration inventés depuis 1995 va laisser au bord de la route dans un an.

« La machine administrative intègre, mais rejette aussi. Des gens vont être évincés sur des critères totalement arbitraires », explique le syndicat.
L'organisation a déjà réussi, en déposant un recours devant le Conseil d'Etat, qui lui a donné raison cet été, à ouvrir les portes du statut de praticien adjoint contractuel (PAC) à un certain nombre de candidats spécialistes qui en étaient écartés. Elle souhaite aller plus loin, trouver le moyen d'« intégrer tout médecin ayant exercé en France », venir à bout des aberrations qui veulent, par exemple, que des praticiens qui auraient pu, il y a quelques années, passer les épreuves d'accès au PAC mais qui ne l'ont pas fait en soient exclus aujourd'hui, tandis que d'autres, qui ont présenté et raté deux ou trois fois ces mêmes épreuves, vont pouvoir faire une nouvelle fois acte de candidature.
Le SM+ se bat également pour que disparaisse le statut d'associé (réservé aux médecins à diplôme étranger) et dénonce la « niche d'exploitation » que constitue le système des vacations dans les hôpitaux. « Pourquoi les médecins à diplôme étranger ont-ils la (rémunération de) vacation la plus basse ? », s'interroge le syndicat, qui ose le parallèle : « 210 francs pour 3 h 30, c'est ce que touche une femme de ménage. Ainsi payés, les médecins pèchent par excès de gardes et détruisent leur carrière. »
La décision prise récemment par certains hôpitaux d'appliquer l'arrêté du 5 février 2001, en vertu duquel les gardes des associés sont moins bien rémunérées que celles des praticiens titulaires, exacerbe la colère du SM+. Le syndicat, en rappelant que les associés ne sont pas réquisitionnables, menace d'organiser une grève des gardes. Le SNPAC (Syndicat national des praticiens adjoints contractuels) adopte la même démarche : il demande à tous les associés concernés « de ne plus assurer les gardes » et « se réserve le droit » de donner la même consigne à tous les médecins à diplôme extracommunautaire.

K. P