du
12/10/2001
35 heures : les médecins hospitaliers en grève toute la journée
L'épreuve
de force commence. Pour passer aux 35 heures suivant les modalités qu'ils
souhaitent, les médecins hospitaliers sont en grève aujourd'hui toute la journée,
leurs syndicats ayant, faute de propositions convaincantes des pouvoirs publics,
maintenu leur mot d'ordre.
Les organisations de
praticiens hospitaliers (PH) attendaient en particulier le chiffrage du dernier
projet du ministère de la Santé (« le Quotidien » du 10 octobre).
Ce chiffrage n'est pas arrivé. En revanche, les directeurs d'hôpital ont tous
reçu une lettre dans laquelle Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé,
les invite à diffuser ses propositions parmi leurs équipes médicales. Certes,
le ministre précise que cela doit être fait « en concertation avec
les organisations syndicales ». Il n'empêche, la manuvre passe mal
auprès de ceux qui participent aux négociations et qui ont l'impression qu'on
les « suspecte de faire de la rétention d'information »,
selon les mots du président de la CHG (Confédération des hôpitaux généraux),
le Dr Pierre Faraggi.
Dix-huit jours de congé
supplémentaires, mise en place d'un compte épargne temps, intégration des
gardes dans un temps de travail arrêté à 48 heures hebdomadaires au
maximum, instauration d'une indemnité de sujétion pour le travail de nuit, de
dimanche et de jour férié, possibilité pour les volontaires de travailler
au-delà de 48 heures sur des plages horaires de 12 heures payées 300 euros
(1 976 F), création sur deux ans de 1 500 postes de PH et
d'assistants : certains jugent ce dispositif trop imprécis pour y adhérer.
D'autres rejettent tout bonnement tout ou partie de son contenu. C'est le cas de
la CMH (Coordination médicale hospitalière), dont le président, le Dr François
Aubart, s'étonne par exemple du nombre de postes que le gouvernement se propose
de créer : « Pour les PH, cela va représenter un poste par gros
établissement ! Cela se passe de commentaires. » C'est aussi le
cas des urgentistes, dont la grève illimitée lancée par l'AMUHF (Association
des médecins urgentistes hospitaliers de France) serait suivie à 60 %.
Les anesthésistes exerçant dans les hôpitaux généraux sont également très
remontés.
K. P